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Un collectif d’avocats soutient les familles des victimes pour éviter la politisation du procès

À quelques jours de la réouverture du procès des 24 condamnés dans l’affaire «Gdim Izik» devant la Cour d’appel, un collectif de plusieurs avocats de renom s’est proposé pour prêter main-forte aux familles des victimes. Il compte les aider à se constituer partie civile pour mieux défendre leurs droits et surtout contrer toute tentative visant à ôter à ce procès son caractère pénal.

Un collectif d’avocats soutient les familles  des victimes pour éviter la politisation du procès
Les avocats des familles veulent faire face à toutes les tentatives visant à occulter le caractère pénal de ce dossier. Ph. Kartouch

À quelques jours de la réouverture du procès des 24 détenus condamnés par le tribunal militaire dans l’affaire «Gdim Izik», prévue le 26 décembre devant la Cour d’appel de Rabat, un collectif d’avocats s’est proposé pour assister les familles et amis des victimes à se constituer en partie civile. Le collectif, composé de plusieurs avocats de renom, notamment Abdellatif Ouahbi, Khalid Aachour, Abdellatif Ouammou, Abdelwahed Ansari ou encore Aïcha Klaa, se chargera de la défense des familles des victimes et de les soutenir dans leur plaidoirie. Car il faut savoir que ces dernières n’avaient pas cette possibilité, puisque les lois régissant le tribunal militaire conféraient la plaidoirie exclusivement au procureur général.

Avec le transfert de ce dossier à une juridiction civile, les familles des victimes pourront se constituer partie civile et faire ainsi entendre leur voix et défendre leurs droits légitimes, notamment le droit à des dommages et intérêts. «Ce procès représente une occasion pour défendre les revendications légitimes des familles et garantir qu’elles accèdent pleinement à tous leurs droits, mais aussi une opportunité pour rejuger les condamnés devant un tribunal civil», lance Mohammed Lachhab, avocat au barreau de Casablanca lors d’une conférence de presse organisée jeudi dernier à Rabat.

En effet, très attendu par les familles des martyrs du devoir national, ce procès permettra en outre, comme le souligne Abdellatif Ouammou, avocat au barreau d’Agadir et membre du collectif, de reconsidérer le sacrifice fait par les victimes, de préserver leur mémoire et d’offrir aux familles ayant perdu des êtres chers dans circonstances atroces l’opportunité d’exprimer leurs douleurs et leurs souffrances. «Il est nécessaire que le dossier de Gdim Izik prenne une nouvelle tournure suite à la décision de la Cour de cassation de renvoyer le dossier des poursuivis dans cette affaire devant la Cour d’appel. Ce procès représente un nouvel espoir pour les familles de défendre leurs revendications légitimes. C’est également une occasion de faire face à toutes les tentatives visant à occulter le caractère pénal de ce dossier et de présenter les coupables en tant que victimes et d’omettre totalement les martyrs qui sont les véritables victimes», argumente Abdellatif Ouahbi.

Des propos qui n’étaient pas sans provoquer l’émotion chez certains membres des familles des victimes présents dans la salle, notamment Mohammed Atartour, président de l’Association de coordination des familles et amis des victimes de Gdim Izik récemment créée, qui n’a pas pu retenir ses larmes lors de son intervention. En saluant le collectif pour son engagement à soutenir les familles des victimes, M. Atartour a tenu par ailleurs à rappeler la détermination des familles via l’association à entreprendre toutes les initiatives nécessaires pour faire valoir leurs droits. Il a appelé à cette occasion toutes les personnes et les organisations éprises de justice à soutenir leur démarche et à se ranger de leur côté.

Rappelons que le nouveau procès des 24 détenus – jugés par le tribunal militaire de Rabat et reconnus coupables d’actes graves, notamment la constitution de bandes criminelles, violence sur des forces de l'ordre ayant entraîné la mort avec préméditation et mutilation des cadavres de membres des forces de l'ordre – intervient suite à l’ordonnance de la Cour de cassation, le 27 juillet dernier, de la tenue d’un nouveau procès suite à la promulgation en 2014 de la loi 108-13 relative à la justice militaire qui prévoit dans ses dispositions que les civils ne doivent pas être jugés devant un tribunal militaire.

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