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Un sursaut inattendu s'est produit dans les derniers épisodes de l’année 2015. Ce qui ne manquera pas de soulager, un tant soit peu, les trois partenaires partis en croisade contre la crise du crédit bancaire, à savoir Bank Al-Maghrib (BAM), la Confédération générale des Entreprises du Maroc (CGEM) et le Groupement professionnel des banques du Maroc (GPBM). Rappelons que ces trois protagonistes ont créé une commission suite à une réunion qu’ils ont tenue le 26 janvier pour proposer un plan d’action afin de soutenir le financement des entreprises, principalement des TPME.
Ainsi, alors qu’il semblait tendre irrémédiablement vers une progression annuelle très médiocre, vu sa tendance au ralentissement au fil des mois, le crédit bancaire s’est ressaisi au cours des deux derniers mois de 2015. Après avoir touché un plus bas de 0,7% à fin septembre, sa variation annuelle s’est redressée à 1,6% à fin novembre pour grimper à 2,7% au terme de l’année, avec un encours de plus de 784,23 milliards de DH, selon les chiffres publiés par la Banque centrale. Or, cette dernière tablait sur un demi-point de progression pour l'ensemble de l'année, contre près de 2% pour le Haut Commissariat au Plan (HCP).
Cette reprise en fin d’année du crédit bancaire est due notamment aux créances diverses sur la clientèle qui ont progressé de 18,6% à 122,8 milliards de DH, contre seulement 4,9% à fin octobre et 5,2% à fin novembre. Les statistiques de BAM montrent que cette accélération des créances diverses sur la clientèle concerne essentiellement les activités financières (+21,1%).
S’agissant des autres segments du crédit bancaire, les prêts immobiliers ont progressé de 1,8% à 241,19 milliards. Les crédits à la consommation se sont appréciés, quant à eux, de 4,9% à 46,23 milliards, alors que les comptes débiteurs et crédits de trésorerie ont reculé de 4,5% à 172,47 milliards et les crédits à l'équipement de 0,3% à près de 145,4 milliards.
Le sursaut intervenu en fin d'année augure-t-il d'une réelle reprise du crédit bancaire en 2016 ? En tout cas, Bank Al-Maghrib s’attend à une amélioration de 3% et le HCP de près de 3,5%. Lors de sa dernière sortie publique à Casablanca, le haut-commissaire au Plan Ahmed Lahlimi avait indiqué que le taux d’accroissement annuel moyen des crédits bancaires est passé de 6% sur la période 2009-2011 à 3,6% en 2012-2014. Un contexte de financement moins attractif donc qui ne manquera pas d'impacter les investissements des entreprises déjà à la peine.
