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«Il est temps de comprendre qu'un pays qui avance a besoin d'un système d'enseignement fort»

«Les entreprises apprécient les HEMistes pour leurs compétences professionnalisées, mais également pour leur culture générale, leur personnalité et leur aisance de communication», assure Yasmine Benamour qui explique dans cet entretien comment HEM a pu se conformer à la réalité du marché.

«Il est temps de comprendre qu'un pays qui avance a besoin d'un système d'enseignement fort»

Le Matin : Comment pourriez-vous résumer la situation de l’enseignement supérieur privé au Maroc ?
Yasmine Benamour : L'enseignement supérieur privé au Maroc a globalement trouvé sa place. Cependant, sur le plan quantitatif, il enregistre une croissance trop modérée qui n’atteint pas les objectifs qui lui ont été fixés par la COSEF (Commission spéciale Éducation-Formation), c’est-à-dire couvrir 20% des effectifs étudiants globaux. Le secteur privé ne représente aujourd’hui qu’un peu plus de 5% de ces effectifs. Les deux raisons principales à cette croissance modérée sont liées au revenu moyen du Marocain qui reste faible et à la politique générale du pays à l'égard de l'enseignement supérieur privé marocain. Au vu de la situation, ce dernier ne peut se développer que si les pouvoirs publics y mettent du leur également. Il est ainsi nécessaire de solvabiliser la demande en aidant les parents par le biais d'une défiscalisation des frais d'études par exemple. Par ailleurs, les visions manichéennes prônant «un public qui forme pour le public» et «un privé qui forme pour le privé» ne sont plus viables pour notre pays. Il est temps de changer de culture, de comprendre qu'un pays qui avance dans un monde de plus en plus compétitif et qui a des ambitions économiques fortes a besoin d'un système d'enseignement fort, englobant des composantes complémentaires, pour peu que cela se fasse dans des conditions claires, saines et équitables. Nous semblons enfin avancer dans ce sens avec notre nouveau ministre de tutelle et c’est une très bonne chose.

Quels choix les grandes écoles comme HEM font-elles pour se conformer à la réalité du marché ?
Je n’aborderai pas les choix de nos confrères, mais plutôt ceux de HEM que je connais bien et qui, après 30 ans d’existence, semblent être les bons. Pour se conformer à la réalité de notre marché, le fondateur de HEM, Abdelali Benamour, a toujours privilégié les équilibres et nous continuons à respecter cet esprit à ce jour. Nous avons, au niveau des recrutements de nos étudiants et par le biais de notre concours d’entrée, un équilibre entre logique pédagogique (qualité) et logique financière. Au niveau des programmes, nous optons pour un équilibre entre compétences managériales, épanouissement personnel et culture générale de l'apprenant. Enfin, au niveau des investissements et des infrastructures, il est important d’avoir un équilibre entre taille des investissements et nombre d'étudiants attendus. Les campus construits doivent donc être adaptés au modèle pédagogique de HEM, suffisamment grands, mais pas trop.

Pouvez-vous nous en dire davantage sur l’institution que vous dirigez et sur la portée du partenariat avec IFC ?
L'IFC (Société financière internationale), membre du Groupe de la Banque mondiale, est effectivement entrée dans le capital de HEM en 2014. C’est une fierté, car c’est une véritable preuve de transparence et de bonne gouvernance de notre institution. IFC nous ouvre les portes de son impressionnant réseau, particulièrement dans le domaine de l’éducation, puisqu’elle a investi plus de 600 millions de dollars dans ce secteur dans le monde. Elle accompagne tous nos projets de développement, dont notre nouveau-né «Med Métiers – L’Institut supérieur des métiers industriels» à Tanger et nos futurs autres Campus HEM régionaux. Enfin, les process de IFC – Banque Mondiale sont très rigoureux notamment au niveau des reporting réguliers à effectuer et au niveau du respect de l’environnement. Ce qui est une très bonne chose. HEM est ainsi aux normes internationales.  

Quels sont, concrètement, les principaux avantages de votre programme ?
Les caractéristiques distinctives de HEM reposent sur 4 piliers forts, 4 piliers présents à HEM depuis sa création : (1) des convictions et des valeurs fortes fondées sur l’éthique, l’humilité, la responsabilité, l’innovation et le sens de l’effort. (2) un modèle basé sur le système «Grande École» avec une sélection à l’entrée (concours écrit et oral, à dates fixes, contenu clair et prévu bien à l’avance, conditions d’accès bien précises et affichées à l’avance, corrections à l’aveugle), une Prépa intégrée, un encadrement très rapproché des étudiants et des cours en petits groupes. (3) un modèle pédagogique construit dans le temps, adapté au Maroc, et basé sur un équilibre, comme je le disais plus haut, entre compétences techniques et développement personnel de l’étudiant. (4) une dimension internationale affirmée à travers des partenariats prestigieux. Ces piliers ont ainsi un impact indéniable sur la formation de HEM et, par conséquent, sur ses étudiants, et ce, dans la durée. Les entreprises apprécient d’ailleurs généralement les HEMistes pour leurs compétences professionnalisées, mais également pour leur culture générale, leur personnalité et leur aisance de communication (aussi bien écrite qu’orale).

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