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«Je militerai durant mon mandat pour l’organisation des Championnats du monde en Afrique»

Le président de la Fédération internationale d'athlétisme (IAAF) Sebastian Coe, présent au Maroc pour assister au 27e Congrès de la Confédération africaine d’athlétisme (CAA), a fait le point pour «Le Matin» sur la naturalisation des athlètes africains, la lutte contre le dopage, la possibilité pour l’Afrique d’abriter les Championnats du monde d’athlétisme et l’idée européenne d’effacer tous les records du monde et de recommencer à zéro.

«Je militerai durant mon mandat  pour l’organisation des Championnats du monde en Afrique»
Sebastian Coe, président de l’IAAF

Le Matin : Quels efforts déployez-vous pour développer l’athlétisme en Afrique ?

Sebastian Coe : Les principales initiatives sont conduites par la Confédération africaine, à travers le président Kalkaba. L’IAAF apporte sa pierre à l’édifice en mettant à la disposition de la CAA son savoir-faire au niveau marketing et en lui prodiguant ses conseils concernant les droits TV. L’IAAF encourage également l’Afrique à organiser des compétitions. Notre souhait est de voir le continent abriter les Championnats du monde. Nous pouvons certainement faire encore mieux pour améliorer la qualité des meetings autour du monde, pour permettre aux jeunes athlètes, y compris africains, d’avoir plus de possibilités de pratiquer l’athlétisme. Il y a donc beaucoup de travail de coopération que l’on peut faire ensemble.

Les Championnats du monde d’athlétisme de 2023 seront-ils organisés en Afrique ?

Je ne sais pas. Ce sera au conseil de l’IAAF de prendre la décision, quant aux candidatures que l’on recevrait. L’Afrique a autant de chances que les autres régions du monde. Je voudrais être clair en disant que je militerai durant mon mandat pour l’organisation d’une édition des Championnats du monde en Afrique. Un continent qui a énormément donné à l’histoire de notre sport.

Y a-t-il des chances pour que le Maroc accueille un jour ces Championnats du monde ?

Si l’on parle de l’Afrique, et je ne parle pas d’une date précise, en 2023 ou en 2025. Nous savons qu’en 2019, nous serons au Qatar et qu’en 2021 nous serons aux États-Unis. Mais si on voit la qualité des événements que l’Afrique livre au monde, je cite l’exemple des Championnats du monde de Cross-country en Ouganda, les Championnats du monde juniors au Kenya ou encore l’étape fantastique de la Ligue de Diamant organisée chaque année au Maroc (Meeting Mohammed VI), on se résout à la nécessité que l’Afrique abrite une édition du Championnat du monde d’athlétisme. C’est à l’Afrique de faire son choix en désignant son candidat. Ce n’est pas à moi, président de l’IAAF, de le faire. Cela doit se faire en Afrique. Mais nous allons encourager et supporter cette candidature.

Le Maroc a organisé quelques éditions de la Ligue de Diamant. Que pensez-vous de l’organisation de cet événement, notamment au niveau de l’organisation ?

Le meeting a été d’une excellente organisation. Je viendrai l’année prochaine assister à l’étape marocaine de la Ligue de Diamant. J’ai vu les vidéos de l’édition précédente. Les courses étaient d’une grande qualité, l’organisation aussi. Le niveau de la compétition était également très relevé.

L’Afrique est victime des changements de nationalités des athlètes. Que fait l’IAAF pour stopper cet exode ?

J’ai gelé tous les dossiers de naturalisation des athlètes. J’ai même gelé les règlements, jusqu’à ce qu’on puisse disposer d’une nouvelle batterie de mesures à ce sujet. L’Afrique m’a exprimé son appréhension à ce propos et j’ai entendu ses doléances en gelant tout. En attendant, il n’y aura pas de changements de nationalités.

L’athlétisme est malheureusement gangréné par le dopage. Allez-vous effacer tous les anciens records du monde et recommencer à zéro, comme l’avait proposé la Confédération européenne ?

Le dopage est un problème international. Nous ne sommes pas les seuls à rencontrer ce problème dans notre sport. L’athlétisme devrait être fier de la manière dont nous nous sommes comportés lors de ces dernières années. Nous avons fait plus que tout autre sport dans la lutte contre le dopage. La proposition européenne d’annuler les records européens est quelque chose que le conseil pourrait discuter dans les prochains mois, voire l’année prochaine. Pour l’instant, c’est une proposition européenne, pas globale. Quand ce sera une proposition globale, il y aura une nécessité de la discuter au sein du conseil de L’IAAF. L’Europe est encore en train de travailler là-dessus.

Comment évaluez-vous les efforts du Maroc dans la lutte contre le dopage ?

J’ai été très conforté par l’approche de Sa Majesté le Roi. Il a été très clair en disant qu’Il ne tolérait pas ces agissements. Je sais que Sa Majesté a mis son pouvoir dans la lutte contre ce fléau. Le président Abdeslam Ahizoune a été très clair dans sa position en prenant les mesures qui s’imposent. La situation au Maroc a changé de manière spectaculaire.

Pensez-vous que le réajustement des statuts de la Confédération africaine pour les aligner sur ceux de l’IAAF permettra d’asseoir une meilleure gouvernance en Afrique ?

Oui. Le changement de gouvernance tourne autour de trois axes clés. Le premier est comment prendre les décisions et les prendre d’une manière transparente. Le second est comment encourager les bonnes gens à vouloir faire partie de notre administration. Le troisième est comment, à partir des deux premiers points, nous faisons évoluer le sport. C’est exactement la philosophie qui a été étayée dans nos propositions de réformes, l’année dernière à Monaco.

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