Selon les statistiques du ministère de l’Habitat et de la politique de la ville, la consommation du ciment, principal indicateur de la bonne marche de l’habitat, a augmenté de 5,19% au mois de novembre 2017 par rapport à la même période de l’année précédente, passant de 1.211.298 à 1.274.165 tonnes. Avec une croissance, sur la même période, de 47,60%, c’est la région de Dakhla-Oued Eddahab qui arrive en tête des régions qui consomment le plus de ciment, suivie de celle de Tanger-Tétouan-Al Hoceïma (17,18%) et de Rabat-Salé-Kénitra (16,25%). En revanche, la région de Drâa-Tafilalet affiche la plus forte baisse avec un recul de 18,15%, suivie de Béni Mellal-Khénifra (-9,72%) et de l’Oriental (-5,11%). Ces chutes de consommation du ciment reflètent la tendance annuelle marquée par un recul du cumul de -2,85% pour le seul mois de novembre 2017 comparé au même mois de 2016. Cette baisse est toutefois moins marquée que les -30,56% des ventes au cours de juin dernier cumulant à peine 721.846 tonnes contre 1,04 million de tonnes au cours du même mois de 2016.
En août, la consommation de ciment a également chuté de -10,33% par rapport à la même période en 2016 et -4,88% depuis janvier.
Il est donc à noter que depuis le début de l’année, la consommation du ciment a chuté de 3,7%, à 11,4 millions de tonnes. Cet indice devrait encore s’éroder un peu plus sur les ultimes mois de l’année, pour creuser la chute du marché à 4% pour tout l’exercice 2017. Cette chute de la consommation se traduit notamment par une surproduction de ciment : «au niveau global, le marché du ciment est actuellement en surcapacité avec un taux d'utilisation de 70%, surtout après la baisse des ventes de près de 22% entre 2012 et 2014», rapporte CDG Capital en février 2017. Selon cette même source, LafargeHolcim détient actuellement une part de 55,4% de la production contre 22,8% pour CIMAR, 15,8% pour CIMAT et 6% pour Asment (filiale du groupe brésilien Votorantim). Pour les ventes, la part de marché de LafargeHolcim est de 56% contre 22% pour CIMAR, 14% pour CIMAT et 8% pour Asment. Et de conclure que «l'équilibre actuel du marché du ciment au Maroc pourra être rompu avec une course aux capacités dans un contexte d'insuffisance de la demande».