Abdelilah Benkirane accepte le verdict du conseil national du PJD

Les membres du conseil national du Parti de la justice et du développement (PJD) ont voté à la majorité contre l’amendement de l’article 16 des statuts du parti. Une modification qui devait permettre à l’ancien Chef du gouvernement de tenter sa chance pour obtenir un nouveau mandat à la tête du parti, lors du prochain congrès national prévu le 9 et 10 décembre. L’actuel secrétaire général du parti, Abdelilah Benkirane, n’a obtenu l’approbation que de 101 membres du parlement du parti de la lampe, contre 126 votes d’opposition.
Abdelilah Benkirane, qui avait démissionné de son poste de parlementaire de la circonscription de Salé, comptait sur le soutien de ses partisans au sein du conseil national, dont une réunion extraordinaire a eu lieu en fin de semaine dernière, pour pouvoir garder le contrôle du parti et, pourquoi pas, décider de son nouveau positionnement politique dans les semaines à venir. Toutefois, si ce vote a mis fin, pour le moment, aux ambitions de Abdeliah Benkirane au sein du PJD, il est loin d’avoir mis fin à la forte polarisation que vit désormais le parti fondé par Abdelkrim El Khatib. Contacté par «Le Matin», le professeur universitaire Mohamed Zine Eddine a assuré que même si les tensions au sein du parti vont baisser dans les prochains jours, elles ne seront pas amenées à disparaître, même après l’élection certaine de Saâd Eddine El Othmani à la tête du parti lors du prochain congrès.

S’agissant de l’impact de ce vote sur l’avenir du parti, le chercheur a affirmé que le PJD a pu sortir de cet exercice démocratique avec le moins de dégâts possible, notamment en ce qui concerne sa démocratie interne. En effet, les résultats du vote ont été acceptés par tout le monde et notamment par Abdelilah Benkirane. «Une démarche qui évitera la division du parti dans les prochains jours», a assuré M. Zine Eddine. Le chercheur a également rappelé que le résultat a démontré la véritable puissance du «courant des ministrables» et leur forte influence sur les militants du parti. «En plus d’évincer Benkirane de la course à la présidence, ils ont obtenu également le vote contre l’amendement de l’article 37 qui prévoyait de priver les ministres de siéger, de façon systématique, au sein du secrétariat général du parti, comme cela se fait actuellement», a assuré le professeur.