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Antonio Guterres ne s’est entretenu qu’une seule fois et très brièvement avec le Président américain peu après l’investiture de celui-ci. Durant cette rencontre, aucun des sujets brûlants, notamment la réduction de la contribution américaine au budget de l’ONU, n’a été évoqué. Premier contributeur au budget onusien, les États-Unis participent à hauteur de 22% du budget de fonctionnement de l’Organisation, estimé à 5,4 milliards de dollars, et de 28% du budget des opérations de maintien de la paix, qui culmine à 7,9 milliards de dollars.
En 2016, les États-Unis étaient aussi le plus gros bailleur de fonds du Programme de développement de l’ONU (PNUD), avec 83 millions de dollars, et de l’Unicef, avec 132 millions de dollars, et le quatrième contributeur au Fonds de l’ONU pour la population (FNUAP), avec 75 millions de dollars.
Un projet de budget présenté au Congrès par la nouvelle administration américaine prévoit des coupes de plus de 25% de cette contribution. En cas d’adoption de ce budget, la baisse de la contribution américaine entraînera «des problèmes insolubles», avait estimé M. Guterres lors d’une conférence de presse mardi dernier. Excepté quelques rencontres avec l’ambassadrice américaine à l’ONU, Nikki Haley, aucune discussion spécifique et détaillée sur le budget américain n’a eu lieu entre le secrétariat général et les membres de l’administration US, tant le budget demeure une simple proposition qui risque d’être bloquée, sinon largement modifiée.
La visite de M. Guterres à Washington estcertainement l’occasion d’évoquer ce sujet avec les congressmen de la commission des relations étrangères et ceux de la commission des attributions budgétaires, a indiqué vendredi une porte-parole de l’ONU, Eri Kaneko.
Lors de cette visite, dont la durée n’a pas été divulguée, le patron de l’ONU devrait aussi se réunir avec de «hauts responsables» de l’administration américaine, a ajouté Mme Kaneko.
Outre le budget général et de maintien de la paix de l’ONU, le programme de l’ONU pour l’environnement risque de souffrir énormément des coupes budgétaires américaines, notamment après le retrait de Washington de l’Accord de Paris, et son manifeste scepticisme à l'égard du réchauffement climatique.
