Menu
Search
Vendredi 29 Mars 2024
S'abonner
close
Vendredi 29 Mars 2024
Menu
Search
Accueil next Salon international de l'agriculture de Meknès

Carton jaune pour le Maroc sur l’efficacité énergétique

Dans un nouveau rapport, la Banque mondiale passe au crible les politiques énergétiques durables de 111 pays selon 3 indicateurs : l’accès à l’énergie, l’efficacité énergétique et les énergies renouvelables. Si le Maroc se défend très bien sur les énergies renouvelables, bien du chemin reste à parcourir dans l’efficacité énergétique.

Carton jaune pour le Maroc sur l’efficacité énergétique
Le Maroc a mérité un score de 100 points pour l’accès à l’énergie, 65 pour les énergies renouvelables, mais seulement 42 sur le volet efficacité énergétique.

Le Maroc s’impose comme un des champions de sa région dans la transition énergétique. Il occupe même le podium arabe et africain des énergies renouvelables. Cependant, le pays se défend moins bien sur le volet efficacité énergétique. C’est ce que révèle un nouveau rapport de la Banque mondiale sur les politiques énergétiques, en particulier d’énergie durable, dans le monde. Le rapport, publié le 15 février en langue anglaise et intitulé RISE (Regulatory Indicators for Sustainable Energy), passe au crible les politiques énergétiques de 111 pays en analysant 3 indicateurs : l’accès à l’énergie, l’efficacité énergétique et les énergies renouvelables. L’objectif est de fournir aux pouvoirs publics un outil leur permettant de déterminer si le cadre réglementaire et juridique en vigueur favorise bien le développement d’une énergie durable, tout en mettant en évidence les aspects à améliorer pour parvenir à attirer des investissements privés.

Sur cette liste de 111 pays, le Maroc se positionne au 41e rang dans le classement global, avec une note de 69 points sur 100. Par indicateur, le Royaume affiche un score de 100 points pour l’accès à l’énergie, 65 pour les Énergies renouvelables, mais seulement 42 pour l'Efficacité énergétique.

En analysant ce dernier indicateur, les experts de l’institution de Bretton Woods ont passé à la loupe 12 sous-indices. Si le Royaume a été salué pour ses stratégie et plan d’action (94 points/100) et les mécanismes de financement (83 points), il est particulièrement épinglé sur l’absence d’obligations contraignantes en matière d'économies d'énergie pour les bâtiments publics (0/100) et pour les équipements et appareils énergivores (11/100) ainsi que l’absence de mécanisme de tarification du carbone (0/100). «De nombreux pays, en particulier parmi ceux en développement, sont loin de prêter autant d’attention à l’efficacité énergétique qu’aux énergies renouvelables. Or ce sont précisément les mesures de maîtrise de l’énergie qui présentent généralement le meilleur rapport coût-efficacité pour la transition écologique dans le secteur énergétique», déplorent les économistes de la Banque mondiale. Ce mauvais score sur l’efficacité énergétique a pénalisé le pays dans le classement régional, tous indicateurs confondus. Ainsi, parmi les pays arabes, il se classe 5e, derrière les Émirats arabes unis (28e au niveau mondial), la Jordanie (30e), la Tunisie (34e) et l’Égypte (36e). À titre indicatif, la Tunisie est mieux positionnée dans le classement global que le Maroc, grâce à un score de 69/100 sur l’efficacité énergique, même si elle n’a obtenu que 50/100 sur le volet des énergies renouvelables.

À l'échelle continentale, le Maroc occupe le 4e rang dans le classement général, après la Tunisie, l’Égypte et l’Afrique du Sud (40e au niveau mondial). Le classement mondial est dominé par le Danemark qui pointe devant le Canada et les États-Unis. L'Allemagne s'adjuge la 5e place devant les Pays-Bas, la France la 9e et l’Espagne la 19e. Au bas du tableau, figurent majoritairement les pays de l’Afrique subsaharienne.

«L’Afrique subsaharienne est la région la moins électrifiée : 600 millions de personnes n’ont toujours pas l’électricité. Plus de 40% des pays d’Afrique subsaharienne couverts par le rapport n’ont mis presque aucune mesure en place pour accroître l’accès à l’énergie, contre moins de 10% pour les pays asiatiques. Le Kenya, la Tanzanie et l’Ouganda, qui disposent de cadres d’action très solides, font ainsi figure d’exceptions», résume le rapport. 

Lisez nos e-Papers