Connexion
Le Maroc et la France peuvent s’assurer un développement commun dans le Royaume et sur le continent africain. C’est l’idée clé qui ressort du Forum économique Maroc-France qui s’est tenu hier à Skhirate à l’occasion de la 13e rencontre de haut niveau Maroc-France coprésidée par Saâd Eddine El Othmani, Chef du gouvernement, et Edouard Philippe, Premier ministre français.
Ce Forum, qui avait pour thème «Bâtir les ponts pour la croissance et l'emploi», a été organisé par la Confédération générale des entreprises du Maroc (CGEM) et le Medef International. «En plus des grands chantiers engagés, ce développement permettrait au Royaume de concrétiser la vision actuelle du pays : faire partie du top 50 des économies mondiales à l’horizon 2021», a déclaré Saâd Eddine El Othmani, Chef du gouvernement, lors de ce Forum. Ainsi, pour donner une nouvelle impulsion à la coopération Maroc-France, trois principales thématiques ont été retenues.
Le premier pilier est celui de l’agro-industrie. «Nous devons implanter beaucoup de TPE et de TPI, faire en sorte qu’elles se développent sur le sol marocain, avec leurs partenaires marocains, et créent de la richesse», a déclaré pour sa part le Premier ministre français. Ensemble, les structures des deux pays peuvent partir à la conquête du continent africain. Ce dernier importe, chaque année, 35 milliards d’euros de produits pour se nourrir. «Ce chiffre passera à 110 milliards d’euros à l’horizon 2050. Pourtant, le continent possède 65% des terres arables du monde», a relevé Mohamed El Kettani, PDG d’Attijariwafa bank et coprésident du club des chefs d’entreprises France-Maroc.
Le deuxième pilier est celui des villes durables. Le Maroc est leader africain des projets urbains environnementaux labellisés. Beaucoup de ces projets font appel à l’expertise française, connue et reconnue à l’échelle internationale. Par ailleurs, «24 millions d'Africains viendront s’ajouter aux populations des villes du continent dans les prochaines années», a souligné Mohamed El Kettani. Autant d’opportunités pour les acteurs économiques des deux pays.
Le troisième pilier de développement est celui du numérique. En plus des grands groupes, les TPE, TPI et startups ont un rôle important à jouer pour donner une nouvelle dynamique aux relations économiques entre le Maroc et la France et à la présence des deux pays sur le continent. «Il faut savoir compter sur nos jeunes pousses (startups, ndlr)», a lancé le Premier ministre français.
En outre, sur les 40 pays dont la population sera la plus jeune dans le monde en 2030, 38 sont africains. C’est dire l’important vivier de ressources humaines et futurs patrons de startups dont regorge le continent. Pour appuyer le numérique, une déclaration d’intention a été signée hier. Elle vise à «mettre en place une coopération dans ce domaine afin d’accompagner l'installation de l’Agence de développement du numérique», a déclaré le Premier ministre français. Faut-il le rappeler, la France s’impose comme partenaire stratégique du Royaume. Au total, 900 entreprises de l'Hexagone, opérant dans tous les secteurs, sont établies au Maroc et emploient 100.000 personnes. Pour sa part, l’Agence française de développement, dont le Maroc est le premier bénéficiaire, vient de doubler l’enveloppe de son engagement annuel dans le Royaume, le portant à 400 millions d’euros.
