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La constitution des collections muséales débattue par des spécialistes marocains et espagnols

En marge de l’exposition «De Goya à nos jours : Regards sur la collection Banco de España», accrochée au Musée Mohammed VI d’art moderne et contemporain jusqu’au 4 février 2018, la Fondation nationale des musées et l’Agence de coopération espagnole internationale ont organisé, vendredi dernier, une journée d’étude autour du thème «Mécénat culturel et constitution des collections muséales».

La constitution des collections muséales débattue par des spécialistes marocains et espagnols
L'exposition «De Goya à nos jours : Regards sur la collection Banco de España» est accrochée au Musée Mohammed VI d’art moderne et contemporain jusqu’au 4 février 2018.

La conférence d’ouverture animée par Manuel Borja Villel, directeur du Musée Reina Sofia à Madrid, a fait découvrir à l’assistance l’historique de ce Musée, considéré comme l’un des plus grands musées d’Espagne et parmi les plus vastes institutions d’art contemporain du monde. «Il est logé dans un bâtiment qui n’a pas été conçu pour être un musée. Ce n’est qu’au début des années 1980 que des travaux sont entrepris pour y installer un musée d’art. Petit à petit, des expositions temporaires ont commencé à voir le jour. Puis, sa collection s’est enrichie d’année en année, sa superficie aussi, avec de nouvelles structures, notamment un centre d’étude, un centre de débat et une collection permanente très importante», indique le directeur Manuel Borja Villel qui n’a pas manqué de préciser que c’est à travers ces structures qu’une nouvelle lecture a été établie, en faisant des exercices où l’avant-garde était fondamentale. «Il a fallu miser sur des tendances non connues. Car ce qui est important, c’est la marque, les institutions culturelles, la critique. Ce changement de valeurs nous parle de l’époque que nous vivons, où l’image est très importante. Nous sommes dans une lutte d’images. C’est-à-dire comment créer un musée où le critère a disparu ? Comment avoir un musée avec une grande capacité de recevoir ? Un musée public où l’on encourage la multiplicité de récits, de publics… pour accompagner l’évolution de notre époque, pour comprendre l’histoire et repenser l’histoire moderne. C’est à travers un échange de concepts avec d’autres institutions que nous pouvons nous enrichir davantage», souligne Manuel Borja Villel.

Après l’exposé du directeur du Musée Reina Sofia à Madrid, une table ronde a été organisée pour débattre du mécénat culturel et de la constitution des collections muséales où sont intervenus des conservateurs de musées étatiques, des responsables de musées privés, le responsable du mécénat culturel espagnol, le directeur du musée Reine Sofia et le directeur du Musée Mohammed VI. Chacun d’eux étant intervenu selon son expérience et selon le projet mené par son organisme.

«Cette rencontre va nous permettre de débattre d’un sujet très important pour nous. Sachant qu’actuellement au Maroc, il y a une structure dynamique dans le cadre de la Fondation nationale des musées. Le fait d’avoir différents points de vue sur la constitution des collections muséale est très fructueux pour nous, du fait que nous sommes en phase de constitution d’une collection pour le Musée Mohammed VI. Donc, à travers cette table ronde nous allons connaitre les expériences des autres institutions. Nous aussi, nous avons une tradition muséale qui remonte à cent ans. Nous allons dévoiler la provenance de ces collections, la manière dont elles ont été constituées, les mesures nécessaires pour la protection des biens culturels, et le moyen d’enrichir nos collections», souligne Abdelaziz Idrissi. Et d’ajouter qu’une collection doit s’alimenter constamment, puisque l’art et la production artistiques évoluent continuellement.
D'après l'intervenant, On est «contraint de suivre le pas. Que ce soit pour une collection artistique ou archéologique. Donc, on doit connaitre les procédures administratives et financières à suivre. On sait qu’au Maroc, on a arrêté l’acquisition à partir de 1995. Depuis, l’art n'a pas arrêté de se développer. Mais, les collections n’ont pas suivi le rythme de l’art. Les questions qui se posent maintenant : Est-ce que ces collections reflètent vraiment la scène artistique marocaine ? Est-ce qu’il y a des possibilités pour pouvoir répondre à ce besoin ? Comment devons-nous procéder pour que nos collections reflètent la réalité d’une scène artistique très riche et très développée ?» Des interrogations qui ont été abordées et débattues dans cette table ronde organisée dans le cadre du programme «Acerca».

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