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Daech reste une menace en Asie du Sud-Est malgré la mort de ses chefs

L'élimination de chefs islamistes en Asie du Sud-Est constitue un important revers pour le groupe terroriste autoproclamé «État islamique», mais les jihadistes demeurent une menace potentielle avec une nouvelle vague de combattants chevronnés qui devraient revenir du Proche-Orient, estiment des analystes.

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Selon Manille, Isnilon Hapilon, un chef islamiste qui figure sur la liste américaine des «terroristes les plus recherchés», a été tué hier lundi dans les combats pour reprendre la ville de Marawi, dans le sud des Philippines, où des centaines de personnes ont perdu la vie. Le groupe terroriste autoproclamé «État islamique» cherche à établir un califat au moment où il subit revers et défaites en Irak et en Syrie. Hapilon était un personnage clé du groupe Abou Sayyaf, une ramification extrémiste de l'insurrection séparatiste musulmane qui a fait des milliers de morts dans le sud des Philippines dont une grande majorité de la population est catholique.

Un autre chef islamiste tué lundi, Omar Maute, était le leader du groupe Maute, qui a émergé après des décennies de rébellion séparatiste sur l'île de Mindanao, où se trouve Marawi. Ce groupe a prêté allégeance à l'EI et joint ses forces à celle de Hapilon pour envahir Marawi. Hapilon et Maute étaient les deux derniers leaders extrémistes résistant à une importante offensive militaire pour déloger les jihadistes de Marawi. En septembre, Abdullah Maute, frère d'Omar, avait été tué. Sa mort constitue «un revers significatif et symbolique pour des groupes liés à l'EI à Mindanao ainsi que pour le commandement de l'EI en Syrie», estime Kumar Ramakrishna, un expert en terrorisme à Singapour. Cela ne signifie pas pour autant, loin de là, la fin de l'EI dans le sud des Philippines et en Asie du Sud-Est, a-t-il prévenu. «Le fait que le siège de Marawi touche à sa fin ne signifie pas que la menace a disparu. Les militants liés à l'EI vont se regrouper et faire profil bas pendant un moment, le temps de reconstituer leurs forces», a souligné M. Ramakrishna. Mahmoud Ahmad, un militant malaisien impliqué dans le siège de Malawi, pourrait, s'il est toujours en vie, devenir le meneur des combattants dans le sud des Philippines et rester en contact avec les jihadistes au Proche-Orient, observe l'analyste. De nombreux militants en Asie du Sud-Est ont prêté allégeance à l'EI. 

Des centaines de militants seraient venus du Moyen-Orient pour y rejoindre les combattants de l'EI, en particulier d'Indonésie, pays musulman le plus peuplé au monde, ainsi que des Philippines. Aux yeux de Sidney Jones, experte en terrorisme dans la région, l'Asie du Sud-Est est maintenant confrontée à la menace grandissante de combattants expérimentés retournant dans leur pays alors que l'étau se resserre sur l'EI au Proche-Orient. La ville de Raqqa en Syrie, bastion de l'EI, est sur le point d'être reprise par les forces syriennes.                         

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