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Le défi des libertés dans les pays du Maghreb face aux réseaux sociaux

Regroupant des intervenants de différentes nationalités et aux profils professionnels divers, une conférence, dont les travaux se poursuivent aujourd’hui, a démarré hier en Tunisie autour d’une thématique d’actualité : «Réseaux sociaux et libertés : les défis du Maghreb». Des journalistes marocains et de plusieurs autres pays prennent part à cette réunion organisée par le Journalism and Media International Center norvégien et le Center of Arab Woman for Training and Research tunisien.

Le défi des libertés dans les pays du Maghreb face aux réseaux sociaux

«Réseaux sociaux et libertés : les défis du Maghreb». C'est le sujet d’actualité dans les pays arabes, plus particulièrement depuis l’avènement du printemps arabe. C’est autour de ce thème que le centre le Journalism and Media International Center (JMIC), organisme norvégien, et le Centre Cawtar (Center of Arab Woman for Training and Research) rassemblent, depuis mardi en Tunisie, à Hammamet, des experts de la question. Il s’agit de journalistes, chercheurs, universitaires et acteurs de la société civile et autres, originaires du Maroc, de Tunisie, d'Algérie, de Libye, de Syrie et de Norvège.
S’articulant autour de quatre panels et d'une table ronde, cette rencontre a pour but de mesurer l’impact des réseaux sociaux sur l’accès à l’information, mais aussi sur les libertés au Maghreb et de déterminer quel rôle ces nouveaux canaux d’information de masse ont joué dans l’émergence et la prolifération de l’extrémisme. Les problématiques suscitées ont été présentées à travers différentes questions : Quelle est la frontière entre la liberté d’expression et l’extrémisme ? Comment les réseaux sociaux ont-ils changé la face du militantisme et l’ont-ils fait évoluer ? Est-ce que la lutte contre le terrorisme peut constituer une menace pour les libertés ? Quel impact les fausses nouvelles ont-elles sur la société et les médias classiques ?
Dans ce contexte, les participants à ce «Workshop» ont mis l'accent sur le rôle joué par les nouvelles technologies de l'information et la communication (NTIC) dans l’alimentation des conflits et le recrutement pour les groupes terroristes. La directrice du centre JMIC, Elisabeth Eide, a souligné dans ce sens le coût très faible des NTIC, ce qui en fait un moyen très utilisé par les mouvements extrémistes. Selon elle, même quand les pouvoirs publics arrivent, dans certains pays, à bloquer ces canaux de communication, ces groupes arrivent à contourner le blocage. Sur un autre registre, cette spécialiste des médias a également évoqué la relation entre les médias traditionnels et les nouveaux réseaux sociaux.
Pour sa part, Atidel Mejbri, directrice de communication à Cawtar, a appelé à réfléchir à la meilleure méthodologie pour traiter les réseaux sociaux. Elle a reconnu, dans ce sens, l’incapacité des méthodes traditionnelles à le faire. L’universitaire libyenne Nawel Mehdi a passé, elle, en revue les particularités du discours de haine, ses causes et ses effets, notamment à travers les réseaux sociaux. À partir de là, elle a considéré que c’est à l’État d’intervenir en révisant sa politique qui encourage ce genre de discours et aussi en impliquant la société civile afin de le contrer.
Pour sa part, le journaliste tunisien et défenseur des droits de l’Homme Kamel Laabidi a parlé de l’état de la liberté de presse et d’expression en général avant et après 2011 en Tunisie. S’il a considéré que l’avènement de la Révolution du jasmin a apporté plus de libertés, il pense qu'il existe actuellement des indices qui font craindre qu’il y ait une régression. Il a donné dans ce sens l'exemple d’un nouveau projet de loi encadrant l’autorité de régulation des médias audiovisuels tunisiens, un texte qu’il considère comme marquant un recul en comparaison avec celui qui avait été adopté en 2011.
Ce workshop, dont les travaux vont se poursuivre aujourd’hui, prévoit aussi les interventions des représentants du Maroc, notamment au sujet de la relation entre les réseaux sociaux et le militantisme. Ceux-ci vont animer un autre débat qui va se pencher sur le jihadisme en ligne et la lutte contre le terrorisme. Un autre volet est également programmé. Il s’agit de la question de «Falsification, fake news, propagande : comment s’y repérer ? Quel est leur impact sur la société et les médias classiques ?» Ces Travaux vont faire l’objet d’une publication ultérieure par les organisateurs de la rencontre. Brahim Mokhliss - Hammamet, Tunisie

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