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Des relations au beau fixe, l’Afrique prochaine étape

L’Espagne est aujourd’hui le premier client et fournisseur du Maroc. Une position que le pays entend consolider, le Maroc étant une véritable porte d’entrée vers un marché africain en pleine effervescence. En témoigne la place de choix qu’occupe le Maroc en termes d’investissements espagnols en Afrique, puisqu’il en accueille plus du tiers.

Des relations au beau fixe, l’Afrique prochaine étape

Le Maroc et l’Espagne passent à la vitesse supérieure. Les deux pays, partenaires économiques de longue date, sont aujourd’hui, plus que jamais, conscients de la nécessité d’innover tout en consolidant leurs relations traditionnelles. Le Maroc est, en effet, devenu un allié incontournable dans la chaîne de valeur ajoutée internationale de son voisin ibérique. «On peut citer par exemple le textile et l’automobile, deux secteurs où cette intégration de la chaîne de valeur ajoutée est omniprésente», nous déclare Luis Oscar Moreno Gracía-Cano, Chef du bureau économique et commercial de l’ambassade d’Espagne à Rabat. Pour lui, le défi se situe dans la capacité des deux pays à s’intégrer mutuellement dans les chaînes de valeur notamment industrielles, d’équilibrer le taux de couverture de la balance commerciale, de créer des joint-ventures et de se développer notamment en Afrique.

Au niveau commercial, les échanges sont au beau fixe. Le Maroc est aujourd’hui la 9e destination des exportations espagnoles et le second marché à l’export, hors Union européenne, après les États-Unis. Le Royaume a reçu, par ailleurs, 43% des expéditions espagnoles en Afrique, à fin juin 2017. Le Maroc est aussi le 1er récipiendaire des investissements espagnols en Afrique, puisqu’il en concentre plus du tiers. De même, l’Espagne est le 3e investisseur au Maroc avec un stock cumulé de 1,65 milliard d’euros en 2015, après la France et les Émirats arabes unis. Le flux d’investissement moyen, quant à lui, a atteint 159,2 millions d’euros entre 2008 et 2013. «Pour le Maroc, l’Espagne reste l’un des partenaires les plus dynamiques parmi les pays de l’Union européenne. Selon les derniers chiffres d’Eurostat, les exportations marocaines ont augmenté de 25,7% au premier trimestre de 2017 par rapport à la même période de l’année précédente. Ceci alors que les exportations vers l’Union européenne ont connu une croissance de 5,7% durant la même période», précise le Chef du bureau économique et commercial de l’ambassade espagnole.

L’Espagne, principale destination des exportations marocaines 

Une évolution qui maintient l’Espagne, en 2016 et pour la quatrième année consécutive, comme principale destination des exportations des biens marocains. De l’autre côté, les importations marocaines ont augmenté de 17,2% en glissement annuel, alors que les importations marocaines de l’ensemble de l’UE ont enregistré une croissance de 6,55% durant la même période. «Ces chiffres confirment ainsi la position de l’Espagne comme le principal partenaire commercial du Maroc au sein de l’Union européenne», se réjouit Luis Oscar Moreno Gracía-Cano. Cette tendance se poursuit cette année avec une augmentation, au premier semestre, des exportations et importations espagnoles de 15,2% et 13,5% respectivement. «En termes de parts de marché, l’Espagne est le premier client du Maroc depuis 2013. Les importations espagnoles représentent 43,5% du total des importations communautaires du Maroc. Aussi, l’Espagne est le premier fournisseur du Royaume, puisque les exportations espagnoles représentant 35,1% de l’ensemble des exportations communautaires vers le pays», nous détaille le bureau économique et commercial. Autre bonne nouvelle : le taux de couverture s’améliore. Il est passé de plus de 170% en faveur de l’Espagne en 2012 à 118,56% en juin 2017, reflétant ainsi une plus grande complémentarité dans les flux commerciaux entre les deux pays. Ceci favorise une intégration efficiente de la chaîne de valeur mondiale au niveau des deux rives du détroit dans des secteurs comme l’automobile, le textile ou le câblage électrique. 

Une ambition commune : l’Afrique 

Globalement, le Maroc et l’Espagne ont réussi à doubler leurs flux commerciaux les 6 dernières années, pour atteindre 12,6 milliards d’euros, ce qui équivaut à plus de 10% du PIB du Maroc. «Le Maroc a doublé, de 2010 à 2016, ses importations en provenance de l’Espagne, passant de 3,41 à 6,93 milliards d’euros. Au cours de la même période, les exportations du Maroc vers l’Espagne ont également doublé, passant de 2,68 à 5,67 milliards d’euros», nous déclare Luis Oscar Moreno Gracía-Cano. Au-delà des chiffres, les deux pays entendent profiter de leurs avantages comparatifs pour se développer ensemble sous d’autres cieux. «Le Maroc et l’Espagne sont animés, plus que jamais, d’une ferme volonté de développer et diversifier leurs relations de partenariat à tous les niveaux, notamment en nouant des partenariats à portée africaine», déclare Luis Oscar Moreno.

Si l'Espagne est la porte d'entrée du Maroc en Europe, le Maroc constitue pour l'Espagne sa porte d'entrée en Afrique. L'Espagne peut ainsi profiter du partenariat Sud/Sud que le Maroc est en train de développer avec les pays du continent et des bonnes relations qu’entretient le Maroc avec les pays du Moyen-Orient. Le Maroc représente également une véritable plateforme logistique pour les pays européens et africains. Cette dimension présente des opportunités comme «la triangulation productive et/ou la triangulation de services», estime M. Moreno. De son côté, l’Espagne peut mettre en avant son intégration régionale au sein de l’Union Européenne ou encore son expérience et son savoir-faire pour servir de hub aux entreprises marocaines désireuses prospecter les marchés latino-américains.

«Le Maroc a la volonté de devenir un hub pour l’investissement en Afrique, puisque le pays dispose d’une grande capacité à drainer des fonds internationaux et les canaliser vers d’autres pays de l’Afrique subsaharienne. Cela nous pousse à fournir plus d’effort pour conclure des joint-ventures entre les entreprises des deux pays pour approcher le marché local mais surtout régional. Le partage du savoir-faire peut être bénéfique aux entreprises de part et d’autre. Le Maroc se positionne ainsi en tant que pays clé dans le cadre de l’internationalisation des entreprises espagnoles. Il est également crucial de continuer à développer les infrastructures pour assurer la connectivité des deux continents», recommande le Chef du bureau économique et commercial. 

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