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Donald Trump prête serment et devient officiellement le 45e Président des États-Unis

Donald Trump, vainqueur des élections présidentielles du 8 novembre 2016, a prêté serment vendredi sur les marches du Capitole à Washington, devenant officiellement le 45e Président des États-Unis.

Donald Trump prête serment et devient  officiellement le 45e Président des États-Unis
Main gauche sur la Bible, main droite levée, le magnat de l'immobilier a prêté serment.

Donald Trump est devenu vendredi le 45e président des États-Unis, prenant les rênes d'un pays profondément divisé, tant son style et ses propos, volontiers provocateurs, ont attisé les tensions. Main gauche sur la Bible, main droite levée, le magnat de l'immobilier, porté au pouvoir sur une rhétorique anti-élites, a prêté serment comme l'ont fait avant lui George Washington, Franklin D. Roosevelt ou John F. Kennedy. «Je jure solennellement de remplir fidèlement les fonctions de Président des États-Unis, et, dans toute la mesure de mes moyens, de sauvegarder, protéger et défendre la Constitution des États-Unis», a-t-il déclaré, sur les marches du Capitole, cravate rouge et visage grave.

La cérémonie, suivie en direct par des millions de personnes à travers le monde, a un goût de revanche pour l'homme d'affaires de New York dont l'annonce de candidature, en juin 2015, avait été accueillie par des ricanements, chez les républicains comme chez les démocrates. À 70 ans, sans la moindre expérience politique, diplomatique ou militaire, il succède à la tête de la première puissance mondiale au démocrate Barack Obama, 55 ans, sous le regard inquiet des alliés des États-Unis, échaudés par ses déclarations tonitruantes, parfois contradictoires. Outre M. Obama, trois ex-présidents étaient sur place : Jimmy Carter, George W. Bush et Bill Clinton. Hillary Clinton, battue lors de l'élection du 8 novembre, était également présente. Dès avant l'aube, sous un ciel menaçant, des milliers d'Américains s'étaient rassemblés sur le National Mall qui fait face à l'imposant bâtiment. Mais les vues aériennes des immenses pelouses montraient une mobilisation populaire limitée, dans un contraste saisissant avec l'investiture de Barack Obama, au même endroit, il y a huit ans. Pour cette journée historique, Donald Trump et sa femme Melania ont suivi la même tradition protocolaire que leurs prédécesseurs. Après s'être rendus à l'église St John, ils ont été accueillis pour un thé à la Maison-Blanche par Barack et Michelle Obama, en compagnie également du futur vice-président Mike Pence et son épouse, puis ont rejoint le Capitole. Après le temps de la campagne (17 mois) et celui de la transition (deux mois et demi), voici venu celui de l'exercice du pouvoir (quatre ans) pour cet ancien animateur d'une émission de téléréalité qui a promis de «rendre sa grandeur à l'Amérique». Il a obtenu 63 millions de voix contre les 65,8 millions d'Hillary Clinton, pourtant perdante dans le système de suffrage indirect.

Des manifestations hostiles se sont déroulées jeudi soir à New York, et vendredi matin à Manille devant l'ambassade américaine. D'autres étaient attendues vendredi à Prague, Bruxelles, Berlin ou Londres. À Washington, dans le centre-ville, des manifestants antiracistes, féministes ou autres faisaient face à la police et aux supporteurs du milliardaire, aux cris de «Non à Trump, non au KKK, non aux États-Unis fascistes !» Plusieurs centaines de manifestants masqués et habillés de noir ont provoqué des incidents lançant des pierres et cassant des vitrines. La police a fait usage de gaz lacrymogènes pour les disperser. Dans une journée chargée en rituels dont l'Amérique est friande, le 45e Président de l'histoire américaine devait prononcer un discours d'investiture moins en forme de programme que de «vision», assure son entourage. Son équipe annonce pour le début de la semaine prochaine une série de décrets visant à défaire une partie du bilan de son prédécesseur démocrate (climat, immigration...) et à ébaucher le sien.

La tâche s'annonce ardue pour l'auteur du best-seller «The Art of the Deal», qui a promis, avec un sens de la formule qui enchante ses partisans et consterne ses détracteurs, d'être «le plus grand créateur d'emplois que Dieu ait jamais créé». Sur la scène internationale, le bouillant promoteur immobilier a déjà décoché ses flèches à l'encontre de la Chine, de l'OTAN ou encore de la chancelière allemande Angela Merkel. Or c'est sur ce front que son mandat à venir suscite les plus grandes interrogations. Les dirigeants de la planète s'interrogent sur la valeur exacte à accorder à ses déclarations quand les responsables qu'il a nommés à la diplomatie ou au Pentagone prennent des positions apparemment inverses, comme sur la Russie de Vladimir Poutine ou l'accord nucléaire iranien. Juste après la cérémonie, Barack Obama, 55 ans, s'envolera directement vers la Californie pour ses premières vacances d'ex-président.

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