Éco-Conseil : Quelle est la place aujourd’hui de la fonction Achats dans l’entreprise et quels en sont les enjeux ? Meriem Bennis : Les responsables achats des grandes ou des moyennes entreprises, les responsables financiers, de supply chain, voire les dirigeants des PME en charge des achats sont aujourd’hui interpellés plus que jamais et à plusieurs titres sur l’importance de cette fonction !
Depuis quelques décennies déjà, une prise de conscience s’est opérée chez les managers concernant l’impact des achats sur la rentabilité de l’entreprise et a donné lieu à l’intervention des acheteurs en amont dans les décisions stratégiques de l’entreprise. Aujourd’hui, l’enjeu n’est plus seulement financier, mais concerne
également l’image de l’entreprise, surtout depuis le lancement de normes et de lois qui impliquent la responsabilité de l’entreprise de par les activités de ses fournisseurs rang 1, et même rang 2. À ce titre, les enjeux impactés par les achats dépassent le portefeuille clientèle et concernent l’ensemble des parties prenantes dans le cadre d’une vision écosystème. Il est essentiel de mesurer, piloter et valoriser la performance achat vis-à-vis de l’ensemble des parties prenantes.
Aujourd’hui, on parle d’achats responsables. Qu’est-ce que cette notion implique ? L’adoption de la démarche achats à la fois responsable et performante représente un avantage concurrentiel, surtout lorsque l’entreprise agit dans un contexte international. Ainsi, il s’agit de respecter des principes fondamentaux liés au respect de l’environnement, des droits du travail, des droits des consommateurs…
Une nouvelle norme sur les achats responsables vient de voir le jour, ISO 20400 en l’occurrence. Quelles en sont les exigences ? L’existence de cette norme internationale comme référent à la stratégie achat responsable est d’une importance capitale.
ISO 20400 a en effet vu le jour cette année. Elle résulte de travaux menés depuis déjà 5 ans et copilotés par l’Afnor (Asssociation française de normalisation), étant donné son avance sur le sujet. Elle fait suite aux lois telles que celle relative au devoir de vigilance. Il s’agit en fait d’une première mondiale, car c’est la première norme internationale dédiée aux achats responsables. Elle consolide les bonnes pratiques et méthodologies efficientes afin de concilier entre la performance économique et l’acte écoresponsable. Elle présente une approche «pragmatique» qui permet de concilier entre optimisation et durabilité. Elle présente l’intégration concrète des principes «écologiques» tout au long du process.
Elle présente également des outils qui facilitent le management du risque fournisseur, introduits notamment par ISO 9001 version 2015, telles que des matrices de cartographies. Elle préconise notamment l’évaluation des fournisseurs selon la pertinence et la faisabilité des analyses du cycle de vie selon la technique de LCA et l'évaluation des coûts du cycle de vie.
Comment les organismes soucieux d’intégrer la responsabilité dans leurs processus d’achat peuvent-ils procéder ? La norme est disponible en vente. Mais au-delà de son acquisition, il importe de saisir les principes critiques et concevoir une façon de la déployer.
Il est préconisé d'avoir recours aux spécialistes qui peuvent accompagner l’entreprise dans la mise en place d’une démarche responsable. Efficience Conseil peut soutenir ceux qui souhaitent adhérer à cette démarche en mettant à la disposition de ses clients des outils qui permettent de mesurer, à travers des indicateurs clés de performance, l’intégration des principes RSE dans les achats.
Ces outils ont fait leurs preuves à travers leur application pour des partenaires en avance sur le sujet et ayant participé aux comités de rédaction desdites normes liées aux achats responsables.
Nous pensons que le manager en charge des achats peut dès «aujourd’hui» commencer à les initier de manière progressive dans le cadre de sa politique achat, en alliant efficience et innovation. Certes, cette norme n’est pas sujette aujourd’hui à une certification. Cela dit, un label «achats responsables» est déjà en cours d’étude.
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