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La valeur monétaire de la biodiversité reste sous-estimée

Dans sa rétrospective de l’année 2017, la Banque mondiale a retenu le capital naturel et la biodiversité dont la valeur serait sous-estimée même si la planète «connaît une perte de biodiversité dramatique». La «récolte cachée» des biens forestiers, qui génèrent annuellement 600 milliards de dollars, est l'une des causes de cette sous-estimation.

La valeur monétaire de la biodiversité  reste sous-estimée
Le Maroc, dépositaire universel de l’arganier, a choisi l’arganeraie comme milieu naturel à partir duquel seront calculés les bénéfices monétaires qu'offre un écosystème sans porter atteinte à sa richesse en biodiversité. Ph. DR

«Le changement climatique, le braconnage, la surexploitation des ressources halieutiques et la pollution, conjugués à la dégradation des forêts, des paysages et des écosystèmes, aggravent fortement la vulnérabilité des habitats naturels», souligne la Banque mondiale (BM) dans sa rétrospective de l’année 2017. À elles seules, les forêts sont à l’origine de plus de 5.000 types de produits en bois et engendrent chaque année une valeur ajoutée brute supérieure à 600 milliards de dollars, soit pratiquement 1% du Produit intérieur brut (PIB) mondial (sachant que, dans certains cas, cette contribution est nettement plus élevée puisqu’elle atteint 6% du PIB au Cameroun), note la BM. Pour montrer que la valeur du patrimoine naturel et de la biodiversité est encore «sous-estimée», la BM cite la «récolte cachée» des biens forestiers. Cette sous-estimation s'explique par le maintien de la fertilité des sols, la protection des bassins versants et la réduction des risques de catastrophes naturelles. En effet, «les forêts rendent des services essentiels aux principaux secteurs : agriculture, énergie, eau, mines, transport et urbanisme». Le Maroc, dépositaire universel de l’arganier, a choisi l’arganeraie comme milieu naturel à partir duquel seront calculés les bénéfices monétaires qu'offre un écosystème sans porter atteinte à sa richesse en biodiversité. À travers des projets pilotes, ce programme, lancé en 2014 et doté de 2 millions de dollars, a pour objectif de préserver l’écosystème de l’arganier dont 14% des 800.000 hectares sont vulnérables au changement climatique et 41% présentent un indice de sensibilité moyen à la désertification. L'évaluation des écosystèmes pour le Millénaire, réalisée à la demande du Secrétaire général des Nations unies en 2000, a conclu qu'au cours des 50 dernières années, l’Homme a modifié l’équilibre de ces écosystèmes de manière plus rapide et plus extensive que sur aucune autre période comparable de l'histoire de l’humanité. «Environ 60% des services d'origine écosystémique étudiés sont en cours de dégradation ou d’exploitation de manière non rationnelle, dont l'eau douce, la pêche intensive, la purification de l'air et de l'eau et la régulation du climat», rapporte cette évaluation. Les effets néfastes de la dégradation des services d'origine écosystémique, poursuit l'évaluation, sont subis de manière disproportionnée par les pauvres, et contribuent à l’aggravation d’une iniquité et de disparités croissantes entre les communautés et constitue parfois le facteur principal de la pauvreté et des conflits sociaux. 

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