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Gérer ses anciens collègues, pas toujours évident !

C’est officiel, vous avez été nommé chef de vos anciens collègues. C’est une évolution professionnelle certes, mais la situation n’est pas toujours facile à gérer. Il faut développer de nouvelles compétences managériales et relationnelles pour relever ce challenger. Il faut aussi éviter certaines erreurs pouvant coûter cher, notamment le fait de chercher à s’imposer coûte que coûte ou encore de ne pas être capable de gérer ses émotions en toutes circonstances. Le point avec Meryem Benslimane, consultante en développement des compétences et en ressources humaines.

Gérer ses anciens collègues, pas toujours évident !
Si vous vous entourez de personnes positives, elles vous aideront dans l’atteinte de vos objectifs professionnels.

Éco-Conseil : Devenir le chef de ses anciens collègues est l’une des situations les plus difficiles à gérer. Pourquoi à votre avis ? 
Meryem Benslimane :
Pour répondre à votre question, je dirai que devenir, du jour au lendemain, le chef de ses anciens collègues est l’une des situations les plus difficiles à gérer, pour plusieurs raisons. 
En effet, le manager trouve des difficultés à exercer de l’autorité sur des personnes qui étaient dans le même rang hiérarchique que lui et 
qui connaissent ses points forts et ses faiblesses. Ils risquent ainsi d’avoir des outils pour le manipuler et l’énerver rapidement. Cela se manifeste davantage si le manager est très émotionnel. 
Autre obstacle à gérer : L’un des anciens collègues peut avoir le sentiment du mérite du poste. Une situation dont découlent des problèmes d’égo, engendrant ainsi le non-respect de l’autorité du nouveau chef et l’absence de la cohésion d’équipe. 
À cela s’ajoute le fait qu’un employé qui vient d’être nommé chef de ses anciens collègues ne dispose pas forcément des outils managériaux pour bien gérer une équipe. 
Notons donc qu’il faut être bien outillé pour gérer ses anciens collègues, développer de nouvelles relations avec eux et, surtout, les faire adhérer à la sa vision.

Certaines erreurs peuvent lui coûter cher. Pourriez-vous les citer ?
Pour relever ce défi, il faut être bien outillé, mais il faut surtout éviter certaines erreurs. Il s’agit, entre autres, de :
• Chercher à s’imposer coûte que coûte. Il faut plutôt laisser le temps à l’équipe d’accepter cette nouvelle situation. 
La patience et le sens de l’écoute permettent de relever le défi et de bien vivre ce changement.
• Se positionner en sauveur pour se justifier auprès des collègues. Cela ne fera que détériorer l’image du manager. Il faut chercher à gagner l’adhésion des collaborateurs tout en développant chez eux leurs compétences de responsabilité et d’autonomie.
• Ne pas être capable de gérer ses émotions en toute circonstance.
• Ne pas avoir un plan d’action. C’est une erreur qui peut coûter cher du fait que les collaborateurs 
ne peuvent pas faire confiance à un manager qui n’a pas de vision ou de stratégie à moyen et long termes.

Quels moyens se donner pour assurer ses nouvelles fonctions en faisant adhérer l’ensemble des collaborateurs ?
D’abord, il faut miser sur la communication. Le manager doit être capable de communiquer avec ses collègues de sa vision, des objectifs à atteindre, de la feuille de route, mais aussi des contraintes et des limites. Il doit aussi les impliquer, non seulement dans l’exécution du travail, mais surtout dans la réflexion. Bien évidemment, il doit savoir faire la part des choses. Il doit faire la différence entre sa position d’ami avec certaines personnes qui étaient ses collègues et sa position de manager qui exige la prise de recul pour prendre de bonnes décisions. Dans ce sens, le manager doit travailler sa personnalité et ses compétences de leadership et de confiance en soi. Je dirai que le travail sur soi est indispensable pour réussir cette mission. Autre compétence à développer : la dissociation émotionnelle. Un chef d’équipe est amené à donner des directives, à recadrer, mais aussi à féliciter les bonnes initiatives.
 Il doit aussi assurer son rôle de coach d’équipe tout en suivant le quotidien opérationnel des employés. Des situations et d’autres qui exigent une bonne gestion des émotions.

Quelle attitude adopter, surtout avec ceux qui affichent une certaine résilience ?
C’est bien connu, si vous vous entourez de personnes positives, ils vous aideront dans l’atteinte de vos objectifs professionnels. 
Pour ceux qui refusent ce changement, il va falloir les gérer, soit ouvertement ou officieusement. Il va falloir leur dresser le nouveau cadre de travail et leu faciliter l’adaptation en leur précisant que la relation personnelle du passé n’impactera en rien le niveau professionnel que ce soit dans le présent ou le futur. 
Autre astuce pour gagner leur adhésion, c’est de miser sur la cohésion d’équipe et sur l’intelligence collective tout en donnant la chance à tout un chacun de s’exprimer et d’exposer ses idées. Une démarche qui permettra à tout un chacun de se concentrer sur le travail à accomplir et non pas sur tout ce qui est personnel. 

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