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Grève générale de 48 heures contre la Constituante de Maduro

Le dirigeant de l'opposition Henrique Capriles a appelé les Vénézuéliens à «donner le tout pour le tout» lors de la grève de mercredi et jeudi et de la marche de vendredi. «Maduro veut isoler le Venezuela du monde démocratique», a-t-il averti.

Grève générale de 48 heures contre la Constituante de Maduro
Depuis le début de cette vague de manifestations, 103 personnes ont été tuées et des milliers blessées.

Le Venezuela se prépare à une grève générale de 48 heures, mercredi et jeudi, à l'appel de l'opposition, qui a lancé un ultimatum au Président Nicolas Maduro avant l'élection dimanche d'une Assemblée constituante contestée. Les antichavistes (du nom d'Hugo Chavez, Président de 1999 à son décès en 2013, dont Nicolas Maduro est l'héritier) considèrent que les modalités de ce scrutin ne sont pas équitables et favorisent le camp au pouvoir. Ils voient dans ce projet de réécrire la Constitution un moyen pour M. Maduro de se cramponner au pouvoir, de contourner le Parlement élu et d'éviter l'élection présidentielle de fin 2018. Quelque 70% des Vénézuéliens sont opposés à l'Assemblée constituante, selon l'institut de sondage Datanalisis.

Le début de la grève était prévu à 6 h locales (10 h GMT). Signe de la tension ambiante et des craintes de nouvelles violences, les Vénézuéliens cherchaient à faire le plein de provisions. «J'ai acheté de la nourriture qui ne se périme pas : des conserves et des surgelés (...). Il faut se préparer pour ne pas mourir de faim», a déclaré à l'AFP Eugenia Santander, dans l'ouest de Caracas. Telles des fourmis chargées de pesantes valises, des milliers de Vénézuéliens, décidés à émigrer ou à se réapprovisionner, traversaient la frontière avec la Colombie, inquiets que la crise dans leur pays empire avec l'élection de dimanche. «On a dû avancer le voyage, car les élections ont lieu dimanche et on ne sait vraiment pas ce qui va se passer. Pour être plus en sécurité, on a préféré passer» de l'autre côté, a déclaré à l'AFP Maria de Los Angeles Pichardo, arrivée mardi côté colombien avec son époux et son fils. Les antichavistes comptent monter en puissance au fil de cette semaine. Outre l'appel au boycott de l'élection de la Constituante, dimanche, l'opposition a également prévu une grande manifestation à Caracas vendredi. Le dirigeant de l'opposition Henrique Capriles a appelé les Vénézuéliens à «donner le tout pour le tout» lors de la grève de mercredi et jeudi et de la marche de vendredi.

«Maduro veut isoler le Venezuela du monde démocratique», a-t-il averti. Un autre chef de l'opposition, Leopoldo Lopez, a pour sa part exhorté l'armée, principal soutien du Président Maduro, à désavouer le projet de Constituante. «Je vous invite à ne pas être complices de l'anéantissement de la République, d'une fraude constitutionnelle, de la répression», a déclaré dans une vidéo diffusée sur Twitter M. Lopez, fondateur du parti Volonté populaire, sorti de prison le 8 juillet après trois ans et cinq mois de détention et qui se trouve aux arrêts domiciliaires.
La procureure générale du Venezuela, Luisa Ortega, principale figure de la dissidence au sein du camp chaviste, a elle aussi appelé les citoyens à la mobilisation contre l'Assemblée constituante et a dénoncé «les persécutions et les abus» commis par le pouvoir.

Dès lundi, les opposants étaient mobilisés pour perturber l'élection. «Nous ne voulons pas être Cuba», pouvait-on notamment lire sur des affiches qui ont commencé à fleurir sur les murs de centres électoraux à travers le pays.
Certaines écoles dans lesquelles seront installées les urnes du scrutin étaient déjà gardées par l'armée. Les principales centrales syndicales ont apporté leur soutien à la mobilisation lancée par l'opposition. «Cela va au-delà des revendications syndicales», a déclaré la dirigeante syndicale Marcela Maspero. «C'est une grève historique qui tente d'arrêter la tyrannie». Mais le gouvernement contrôle la très stratégique industrie pétrolière et la fonction publique, qui compte près de trois millions d'employés.
Simultanément, la pression internationale sur Caracas a augmenté ces derniers jours. Washington a menacé le Président Maduro de sanctions, et plusieurs gouvernements d'Amérique latine et d'Europe l'ont appelé à renoncer à son Assemblée constituante.

Mais le Président vénézuélien, dont le mandat s'achève en janvier 2019, a réaffirmé sa détermination, sommant l'opposition de «respecter le droit du peuple à voter librement» et «sans violence».
La Table de l'unité démocratique (MUD), la coalition de l'opposition organise depuis près de quatre mois des manifestations presque quotidiennes contre M. Maduro, dont elle réclame le départ. Depuis le début de cette vague de manifestations, 103 personnes ont été tuées et des milliers blessées. On dénombre également des centaines d'arrestations. Une grève générale de 24 heures convoquée par l'opposition a eu lieu jeudi dernier. La MUD a assuré qu'elle avait été suivie à 85%, alors que M. Maduro et d'autres responsables gouvernementaux ont affirmé qu'elle avait été un échec. 

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