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Kénitra

L’Institut français de Kénitra a organisé, mercredi dernier, une rencontre-débat avec la chercheuse et traductrice Rita Stirn-Wagner consacrée à son livre «Musiciennes du Maroc».

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En plus de sa valeur anthologique, «Musiciennes du Maroc» est un véritable hommage à une catégorie très peu représentée dans le monde du livre. L’auteure invite le lecteur à découvrir une pléiade intergénérationnelle de chanteuses et de musiciennes représentants les différentes régions et les différents genres et styles musicaux du Royaume.

Rita Stirn-Wagner a adopté une approche anthropologique pour brosser une série de portraits, en racontant le parcours de chaque artiste. L’auteure a tenu à préciser que les parcours professionnels choisis mettent en exergue l’engagement personnel, social ou politique de chaque artiste. «J’ai rencontré plusieurs musiciennes dans des festivals et des soirées musicales. Et j’ai découvert d’autres chanteuses grâce à mes étudiants et des amis marocains. Par la suite, j’ai mené des recherches qui ont été couronnées par cet ouvrage à la fois historique et artistique», indique-t-elle. Rita Stirn-Wagner a, en outre, révélé que ce projet, qui a necessité trois ans pour prendre forme, ne se contente pas de citer les grands noms de la scène musicale féminine du Maroc. Il offre aussi aux lecteurs et aux chercheurs l'occasion de découvrir la richesse de l’identité musicale marocaine.

Dans un souci de préservation du patrimoine immatériel national, le livre «Musiciennes du Maroc» consacre une partie à la musique populaire des «Chikhates». Ces chanteuses populaires de la toute première génération qui ont eu le courage de bâtir leur carrière musicale sur fond de souffrance. Marginalisées par la société, souvent rejetées par leurs parents, elles ont forcé l'admiration par leur liberté de ton». On trouve dans ce répertoire des chanteuses célèbres, telles que Hajja El Hamdaouia, Fatna Bent El Houcine ou Hajja Hammounia. Le livre s’est aussi intéressé à la nouvelle génération comme Nabyla Maan, Oum, ou encore Hindi Zahra qui font également partie de la sélection. Une collaboration avec le musicologue Ahmed Aydoun a permis d’étoffer la liste en y ajoutant quelques chanteuses marocaines célèbres dans le monde arabe comme Asmaa Lamnwar et Houda Saad. Rita Stirn a, d’autre part, inclus à son répertoire des femmes qui ont fait de grandes études dans des domaines différents et qui se passionnent, en même temps, pour le monde de la chanson, comme la directrice de la Maison de la culture de Tétouan, Samira Kadiri, la journaliste Jihane Bougrine, ou encore la comédienne Hajar Chargui. La musique urbaine, «Fusion» et le «Rap» font aussi partie de ce livre exhaustif. 

À souligner que le livre de Rita Stirn prend sa source en 1905, avec la chanteuse juive marocaine de «Malhoun» Zohra El Fassia, qui a composé des chansons célèbres comme «Hak a Mamma», qui perdurent encore dans le répertoire musical marocain. En vue d’intégrer dans son ouvrage l’ensemble du patrimoine musical marocain, Rita Stirn-Wagner a effectué un périple de plusieurs années de Tanger aux montagnes de l'Atlas jusqu'au Sahara, pour aller à la rencontre des muses du Maroc. La traduction de ces portraits de femmes d'exception en arabe et en anglais leur offre une visibilité nationale et internationale. Il est publié aux éditions Marsam, et accompagné d'un CD. Cette rencontre-débat a été clôturée, en apothéose, par une interprétation musicale de la jeune chanteuse Lilya Zen. Sa maîtrise parfaite des registres musicaux nationaux et internationaux ainsi que sa voix suave ont entrainé l’assistance dans un univers musical exceptionnel. Tout le monde s’est accordé à dire, lors de cette soirée, que la jeune chanteuse Lilya Zen est promise à un bel avenir. 

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