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La 44ème session de l’Académie du Royaume du Maroc interroge les modernités

L’Académie du Royaume du Maroc a démarré ce mardi 24 janvier les travaux de sa 44e session. Comme à l’accoutumée, une pléiade de personnalités de divers horizons ont pris part à cette rencontre académique qui s’inscrit dans la continuité des précédentes, comme l'a indiqué le secrétaire perpétuel de l’Académie, Abdelajalil Lahjomri.

La 44ème session de l’Académie du Royaume du Maroc interroge les modernités
L’Académie du Royaume du Maroc a démarré ce mardi 24 janvier les travaux de sa 44e session sous le thème «De la modernité aux modernités». Ph. Kartouch

Pour cette session, le thème choisi est «De la modernité aux modernités». Un choix dicté par l’actualité, mais aussi par la complexité du concept de la modernité. «La réflexion autour de la modernité constitue un des défis majeurs et complexes auxquels font face les sociétés aussi bien d’un point de vue scientifique, politique et économique que technologique», explique M. Lahjomri.

En effet, le concept de la modernité, qu’on doit nettement distinguer de la modernisation, est porteur de plusieurs paradoxes. «La singularité de la modernité est de reposer sur un paradoxe», précise l’Académie dans sa note de présentation. Et d’ajouter que la modernité a une portée universelle puisqu’elle permet au monde d’évoluer grâce aux découvertes scientifiques, mais ces mêmes acquis menacent l’écosystème de la planète, comme la manipulation génétique, la pollution, l’exploitation effrénée des ressources naturelles et la course aux armements. Ainsi, le débat autour de ce thème permettra de braquer la lumière sur le concept de la modernité sous ses divers aspects et dimensions. L’idée est de tenter de cerner les contradictions de la modernité, d’interroger le présent à la lumière du passé, de contrecarrer les amalgames entre modernité et renouveau. À travers le choix de cette thématique, les membres de l’Académie veulent débattre de la modernité comme modèle idéal de promotion des individus et des sociétés dans un contexte mondialisé qui crée la confusion dans les esprits.

Concrètement, l’objectif est de jeter la lumière sur le concept de la modernité sous ses divers traits et dimensions. Pour l’Académie du Royaume «interroger la modernité s’avère plus que jamais nécessaire». Sur ce point, Abdeljalil Lahjomri a mis en exergue la nécessité de se pencher sur cette question, compte tenu de son importance, notamment dans le contexte actuel, marqué par de profondes mutations, concernant essentiellement la question de l’identité et la complexité de la vision culturelle, politique, économique et sociale. Pour le secrétaire perpétuel de l’Académie, «La modernité n’est pas un concept figé dans le temps et dans l’histoire, mais un concept qui s’inscrit dans la durée». Et d’ajouter qu’il ne s’agit pas non plus d’une recette toute prête. De l’avis de ce dernier, la modernité devra être placée au cœur du progrès et du développement.

De ce fait «la modernité reste tributaire de l’apparition d’un modèle de pensée et de valeurs visant à organiser sur le plan politique, économique et culturel». Dans ce sens, le secrétaire perpétuel de l’Académie a mis en avant le rôle de l’école, de l’université et des différents établissements dans la consécration des valeurs de la liberté, de la citoyenneté et du respect de l’autre. «Ces valeurs constituent un patrimoine humain devant être intégré dans les programmes d’éducation, de formation et de recherche», a-t-il souligné, avant d’ajouter que les sciences sociales et humaines se veulent être les principales portes d’entrée de la valorisation de ce patrimoine humain.

En tout cas, la notion de modernité soulève des questionnements et induit des recherches au niveau de sa définition et de son impact sur l’évolution des sociétés. Selon Georges Balandier, «la modernité inquiète et fascine à la fois». «Elle est peu intelligible et la crise qui lui est attribuée est d’abord une crise d’interprétation». Pour interroger le concept de la modernité sous ses différents traits, la 44e session de l’Académie couvrira, du 24 au 26 janvier, plusieurs axes. Les débats seront ainsi menés par des intervenants nationaux et internationaux très pointus comme Henry Laurens, professeur au Collège de France, Eugene Rogan, directeur du Middle East Centre à Oxford University. Côté marocain, on trouve notamment le politologue Mohamed Tozy, Ali Bouabid, délégué général de la Fondation Abderrahim Bouabid et Abbas Al Jirari, membre de l’Académie.

 

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