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La criminalité coûte au Maroc plus de 6% de son PIB

Selon le dernier rapport du Conseil économique, social et environnemental, le nombre d’arrestations effectuées par les forces de l’ordre, en 2016 s’est établi à près de 466.997, en augmentation de 23% par rapport à 2015. La criminalité et la violence aurait coûté ainsi au Maroc près de 6,6% de son PIB, contre une moyenne mondiale de 12,3%.

La criminalité coûte au Maroc plus de 6% de son PIB

La criminalité et la violence auraient coûté au Maroc près de 6,6% de son PIB en 2016, soit 558 dollars par habitant, selon le Conseil économique, social et environnemental (CESE) qui s’appuie sur le rapport «Global Peace Index» de 2017. Si ce coût demeure inférieur à la moyenne mondiale qui a été de 12,6% du PIB au cours de la même année (1953 dollars/habitant), il n’en demeure pas moins intéressant à analyser. Selon le dernier rapport du CESE, le nombre d’arrestations effectuées par les forces de l’ordre en 2016 s’est établi à près de 466.997, en augmentation de 23% par rapport à 2015.

Dans le détail, on apprend que 89.910 personnes ont été interpellées dans le cadre d’affaires de drogues, en progression de 12,3% par rapport à l’année dernière, avec des niveaux record des quantités saisies pour différents types de stupéfiants. Sur le volet de la coopération internationale et de la lutte contre le crime organisé transfrontalier, environ 141 mandats d’arrêt internationaux ont été diffusés, contre 75 mandats en 2015, tandis que 120 individus recherchés au niveau international ont fait l’objet d’arrestations, soit le double de l’année dernière.
Si ces chiffres reflètent des efforts soutenus et louables pour le maintien de l’ordre et la lutte contre les agressions de différentes sortes, ils dévoilent également une accentuation des actes criminels en 2016. En effet, et comme le soulignent les sages du CESE, la hausse du taux des crimes peut avoir une incidence, à terme, sur la perception de la sécurité par les citoyens, en particulier dans des zones défavorisées. Le sentiment d’insécurité peut également être accentué par la diffusion excessive des actes de violence et des crimes choquants, via le web et les réseaux sociaux, ou encore des répercussions de la cybercriminalité, de l’accès et la diffusion de données personnelles de manière illicite. De même, la rapidité et la complexité des progrès technologiques ont conduit à un développement exacerbé des méthodes de dissimulation des crimes, tel que le recours au «Dark Web» qui permet à titre d’exemple d’avoir une large plateforme de divers trafics de produits illégaux et de partage de contenus illicites, loin de tout contrôle judiciaire.

D’après les experts du CESE, les tendances enregistrées nécessitent de redoubler d'efforts pour limiter la diffusion de ce genre de contenu et engager des stratégies de veille numérique et de communication efficaces, et ce parallèlement au renforcement de la protection des données personnelles et de la lutte contre l’atteinte à la vie privée. En outre, la nouvelle nature des crimes et le caractère transfrontalier de ces derniers nécessitent un renforcement de la coopération judiciaire avec les pays voisins en matière de lutte contre le crime.
La lutte contre la criminalité exige également la multiplication des actions sur le terrain. D’ailleurs, plusieurs décisions ont été prises au cours de l’année 2016. L’année précédente a en effet connu la création de plusieurs unités mobiles de la police de secours dans certaines villes pilotes et la mise en place de nouveaux districts et arrondissements de police dans un certain nombre de régions, ainsi que le lancement de quatre brigades régionales de la police judiciaire, en charge des enquêtes et des investigations sur les crimes économiques et financiers. Des avancées qui bien qu’elles soient considérables nécessitent d’être généralisées, note le rapport à un rythme accéléré à tout le territoire national, afin d’en faire bénéficier l’ensemble de la société marocaine. Par ailleurs, la criminalité nécessite, en plus de l’aspect coercitif, de s’attaquer aux causes profondes de ce phénomène, dans le cadre d’une approche préventive, et ce afin de réduire l’impact négatif sur la société. 

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