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La FENELEC à l'amorce d'un grand virage

La Fédération nationale de l'électricité, de l'électronique et des énergies renouvelables a relancé le projet de contrat-programme avec le gouvernement. Sur fond de négociations qui vont bon train, les professionnels nourrissent de grandes ambitions pour une véritable accélération industrielle, avec des appétits à l'international, particulièrement en Afrique qu'ils ont investie depuis de longues années déjà.

La FENELEC à l'amorce d'un grand virage

Les professionnels de l’électricité, de l’électronique et des énergies renouvelables tablent sur une nouvelle phase de développement. Celle de leur accélération industrielle, avec une sérieuse montée en gamme dans les différentes filières et des appétits grandissants à l'international, particulièrement en Afrique. 

Juste après l’accord de fusion signé en mai dernier entre la Fédération nationale de l'électricité, de l'électronique et des énergies renouvelables (FENELEC) et la Fédération marocaine de l’électricité (FEMADEL), une commission a été constituée pour relancer auprès du ministère de l’Industrie le projet de contrat-programme devant lier la FENELEC au gouvernement. Et les discussions vont bon train. «À aujourd’hui, nous avons identifié les écosystèmes performants qui intéressent le développement de nos trois secteurs et avons finalisé l’étude commanditée par le ministère de tutelle, Maroc PME et FENELEC. Nous sommes donc en passe de signer les contrats de performance relatifs à ces écosystèmes», révèle Azelarab El Harti, président de la FENELEC, qui compte aujourd’hui environ 650 membres, représentant la quasi-majorité de l’activité (industrie-installation-distribution) des trois secteurs. Globalement, le projet de contrat-programme précise en chiffres les engagements de chaque partie prenante, ainsi que les perspectives et les objectifs pour les 3 activités. 
La FENELEC affirme pouvoir entamer ce nouveau virage sur de bonnes bases. Les secteurs de l’électricité, de l’électronique et des énergies renouvelables emploient déjà 79.000 personnes, génèrent une production totale de 38 milliards de DH, créent une valeur ajoutée de 8,3 milliards et réalisent un chiffre d’affaires à l’export de 25 milliards de DH. Le secteur électrique se distingue notamment par sa grande implication dans le programme d’électrification rurale généralisé (PERG) depuis son lancement en 1995. 

Selon les derniers chiffres publiés par l’Office national de l’électricité et de l’eau potable (ONEE), le taux d’électrification rurale a atteint 99,43%. «À la FENELEC, nous nous targuons que la quasi-totalité de ce programme a été réalisée par des entreprises marocaines et avec 80 et à 90% de produits marocains. C’est dire que le PERG a été la locomotive de tout le secteur électrique marocain tant vers l’industrialisation de nos membres que vers l’export de notre savoir-faire aussi bien sur le plan de l’ingénierie d’installation que sur celui de l’industrie de fabrication du matériel électrique», se félicite Azelarab El Harti.  

Bien qu’elles ne représentent que 31% de l’ensemble des sociétés du secteur, les activités de fabrication de fils et câbles isolés, ainsi que de matériel de distribution et de commande électrique réalisent 86% des exportations, 79% des investissements, 72% de la production et 65% de la valeur ajoutée de l’industrie électrique, selon le ministère de l’Industrie. La branche électrique présente aujourd’hui de bonnes perspectives de développement, favorisées notamment par une croissance soutenue de la demande en énergie électrique (+7% en moyenne par an) et des projets structurants, entre autres, la construction et la réhabilitation de plusieurs centrales électriques par l’ONEE et Masen (Agence marocaine pour l’énergie durable). S’y ajoutent le développement accéléré du secteur de l'automobile, contribuant à l'épanouissement des filières telles que les faisceaux de câbles et les accumulateurs électriques, ainsi que le renforcement du positionnement des opérateurs marocains sur les marchés africains, qui souffrent d’un déficit d'électrification criant. 

Globalement pour le secteur électrique, «la plupart des filières se portent bien tant à l’export que sur le marché domestique. Cependant, des efforts supplémentaires sont requis afin de développer des industries locales pour des filières à forte valeur ajoutée, telle que le LED Lightning et tout ce qui concerne la chaine de valeur de la domotique», estime le patron de la FENELEC.   
À vrai dire, la branche électrique n'est pas la seule à cartonner. «L’électronique est également l’une des filières qui se développent très bien. Son taux de croissance est très important, notamment à l’export. À fin juillet 2017, les exportations de la branche électronique ont augmenté de 6,4% (+4,8% à fin août, ndlr)», illustre Azelarab El Harti. 

L'industrie de l'électronique marocaine comprend deux branches d'activités. La première concerne l'électronique grand public (composants en amont, produits bruns et blancs). La seconde porte sur l'électronique de spécialité intégrée (électronique industrielle, embarquée, médicale). L’électronique se situe, par ailleurs, en amont des industries aéronautique, automobile et ferroviaire, ainsi que des domaines de la défense et de la sécurité. Au Maroc, ce secteur se distingue essentiellement dans la conception et la fabrication de puces, cartes et systèmes électroniques.

Pour ce qui est des énergies renouvelables, «les filières du secteur notamment le thermo-solaire et le photovoltaïque, présentent un énorme potentiel, mais leur développement est vraiment en deçà de nos espérances à cause de certains volets liés à la règlementation», regrette El Harti. 
Le président de la FENELEC souhaite, entre autres, que les grands chantiers en cours ou en projet soient plus accessibles aux entreprises marocaines. Rappelons que pour satisfaire la demande croissante en électricité, le Maroc triplera la capacité électrique à l’horizon 2030. Si l’investissement global dans le secteur énergétique d’ici là est estimé à 40 milliards de dollars, 30 milliards seront affectés à des projets de production électrique de sources renouvelables. «Nous pensons que la filière marocaine des énergies renouvelables prendra un élan considérable si elle peut bénéficier d’un programme similaire au PERG», estime le président de la FENELEC.                     

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