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La filière sucrière africaine sous les projecteurs à Marrakech

Près de 400 acteurs nationaux et internationaux opérant dans la filière sucrière et en provenance d’une cinquantaine de pays des quatre coins du monde se sont retrouvés, mercredi à Marrakech, pour la deuxième édition de la Conférence internationale du sucre, organisé sous le signe «Une filière sucrière africaine intégrée et compétitive : rêve ou réalité ?»

La filière sucrière africaine sous les projecteurs à Marrakech
La filière a enregistré des résultats significatifs permettant un taux de couverture des besoins de 50% contre environ 30% en moyenne pendant les campagnes 2010-2014.

Cette rencontre de deux jours, initiée par l’Association professionnelle sucrière (APS) en partenariat avec l’Organisation internationale du sucre (ISO), est axée sur des thématiques aussi diverses que les enjeux de la filière sucrière marocaine et africaine, les perspectives du marché mondial du sucre ainsi que la diversification et la durabilité des filières agricoles et agroalimentaires. Elle offre également l’opportunité de dresser l’état des lieux de l’ensemble des défis qui plombent le secteur et freinent son développement dans le continent.

La filière sucrière reposant sur la culture de la betterave et de la canne à sucre joue un rôle stratégique dans l’économie marocaine de par sa contribution à la sécurité alimentaire, à la création d’emplois et à l’amélioration des conditions de vie des producteurs des plantes sucrières, a souligné le ministre de l’Agriculture et de la pêche maritime, Aziz Akhannouch, à l’ouverture de ces assises. Dans une allocution lue en son nom par le secrétaire général du ministère, Mohammed Sadiki, il a rappelé le lancement en 2008 d’un plan de relance du développement de la filière avec la signature d’un contrat-programme avec l’objectif de couvrir 56% des besoins nationaux en 2020. Huit ans après, a-t-il fait observer, la filière a enregistré des résultats significatifs permettant un taux de couverture des besoins de 50% contre environ 30% en moyenne pendant les campagnes 2010-2014, soit presque l’objectif fixé à l’horizon 2020.

Cette performance a été possible grâce notamment à une amélioration substantielle du niveau de rendement en sucre à l’hectare, à un taux de mécanisation des opérations de semis et de récolte, à l’utilisation presque généralisée de la semence monogerme et à la modernisation des infrastructures industrielles d’extraction et de raffinage du sucre, a-t-il indiqué. Revenant sur la thématique de cette rencontre, le ministre a mis l’accent sur la nécessité de trouver les bases d’un nouvel ordre de solidarité, estimant à cet effet que le développement de cette filière reste tributaire, outre des échanges Nord-Sud, de la promotion d’une coopération Sud-Sud en Méditerranée et en Afrique ainsi que d’une coopération triangulaire fructueuse et mutuellement bénéfique grâce aux opportunités d’échanges et de complémentarité offertes par le secteur.

Succédant à M. Sadiki, le président de l’APS, Mohammed Fikrat, a fait savoir que 2016 a été, pour la filière sucrière marocaine, une année riche marquée par les résultats exceptionnels de la campagne qui ont permis une couverture des besoins nationaux de 50% et l’amélioration sensible des performances dans une logique de créations de valeurs partagées que sont une hausse de la productivité, l’amélioration des revenus des agriculteurs et une hausse du rendement du sucre à l’hectare (12 tonnes à l’hectare pour la betterave).

Il a, d’autre part, relevé que cette conférence, qui est focalisée sur l’activité sucrière en Afrique, s’intègre dans la dynamique africaine du Maroc impulsée par S.M. le Roi Mohammed VI. Il a signalé que le continent continue malheureusement à enregistrer un déficit d’environ 8 millions de tonnes de sucre avec un niveau d’autosuffisance qui ne cesse de se détériorer malgré une consommation de sucre par habitant encore inférieure à la moyenne mondiale. La production sucrière africaine représente 10,3 millions de tonnes, soit 6% de la production mondiale, alors que les besoins en sucre du continent s’élèvent à 18 millions de tonnes, a-t-il ajouté, estimant toutefois que l’Afrique est pleinement capable de relever les défis de gains de productivité nécessaires et de développement durable afin d’assurer la sécurité alimentaire, la réduction de la pauvreté et une croissance économique soutenue. À ses yeux, des leviers tels l’agrégation, l’organisation interprofessionnelle et le renforcement de la recherche et développement peuvent contribuer à doter le secteur sucrier africain de filières sucrières intégrées, compétitives et bénéfiques pour le développement socioéconomique.

Pour sa part, le directeur exécutif de l’Organisation internationale du sucre (ISO), José Orive, a souligné que son institution est impressionnée par la dynamique de la filière sucrière marocaine qui combine à la fois la production locale à partir de la betterave et de la canne à sucre et le raffinage. Dans ce contexte, il s’est prononcé pour la duplication du modèle marocain dans les autres pays du continent. La tenue de cette rencontre à Marrakech est une évidence dans la mesure où le Maroc a toujours été un membre phare de l’ISO, a ajouté M. Orive qui a mis en exergue les stratégies de la Cosumar en tant que chef de file du secteur sucrier dans le Royaume. À son tour, le président de la Confédération marocaine de l’agriculture et du développent rural (Comader), Ahmed Ouayach, a fait remarquer que la filière sucrière marocaine constitue le fer de lance de la modernisation de l’agriculture et est la locomotive de la nouvelle politique agricole, comme elle est «une réussite et un cas d’école en matière d’organisation, d’intégration et d’agrégation». Abondant dans le même sens, le président de l’Union nationale des associations des producteurs des plantes sucrières au Maroc (UNAPPSM), Abdelkader Kandil, a indiqué que la filière sucrière a toujours été un catalyseur du développement socioéconomique et un secteur stratégique pour notre pays. Il convient de signaler que la filière sucrière nationale occupe une place stratégique de par sa contribution à la sécurité alimentaire, à la création d’emplois et à l’émergence de pôles de développement régionaux. Elle génère en effet quelque 1.500 emplois directs et 3.000 indirects dans l’industrie, 10 millions de journées de travail par an dans l’activité agricole et permet de garantir un revenu pour 80.000 producteurs de betterave et de canne à sucre. 

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