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La force des managers du bonheur

L’entreprise marocaine est aujourd’hui de plus en plus consciente du fait qu’elle s’appuie sur deux piliers : le client et l’employé. Il s’agit de rendre le client satisfait et heureux, mais également de fournir le même effort vis-à-vis de l’employé. C’est la mission des Chief Happiness Officer dont le rôle consiste principalement à diagnostiquer les différents soucis et difficultés des salariés au travail par rapport à des thématiques diverses. Le point avec Leïla Naïm, professeure chercheuse en communication et comportement, coach consultante senior et responsable du master RH à ESCA École de management.

La force des managers du bonheur
Le manager du bonheur doit être en mesure d’apporter des réponses aux besoins des collaborateurs, surtout ceux de la génération Y.

Éco-Conseil : Quelle est la mission du Chief Happiness Officer, le «manager du bonheur» ?
Leïla Naïm : Il s’agit d’un nouveau type de poste qui est en train de se développer. C’est un super agent d’ambiance en quelque sorte, censé prévenir les burn-out et les coups de blues et entretenir l’esprit d’équipe. Outre la productivité, l’objectif est la fidélité. C’est un style de management inspiré des méthodes américaines où les salariés sont chouchoutés. Ils disposent de kits avec des outils pour travailler, leurs photos collées aux murs de l’entreprise, l’entreprise comporte une crèche, une salle de détente, une table de billard et de babyfoot, et les collaborateurs travaillent dans des open spaces qui intègrent la dimension du management sensoriel.

Quels sont les critères de réussite d'un management du bonheur ?
Le premier critère que devrait avoir le Chief Happiness Officer (manager du bonheur) c’est d’être lui-même heureux. Il doit être altruiste, à l’écoute, optimiste et très imprégné de pensées positives. Son rôle s’adapte à l’entreprise dans laquelle il exerce. Il doit être en mesure d’apporter des réponses aux besoins des collaborateurs, surtout ceux de la génération Y (1980-1999). Son rôle consiste principalement à diagnostiquer les différents soucis et difficultés des salariés au travail par rapport à des thématiques diverses, telles que la gestion du temps, la gestion du stress, l’organisation du travail et d'autres problématiques liées au bien-être en entreprise.

Pensez-vous que les entreprisses marocaines sont conscientes du rôle que peut jouer le manager du bonheur ?
L’entreprise marocaine est aujourd’hui de plus en plus consciente du fait qu’elle s’appuie sur deux piliers : le client et l’employé. Il s’agit de rendre le client satisfait et heureux, mais également de fournir le même effort vis-à-vis de l’employé. Nous avons dans notre pays des organisations qui le font déjà, d’autres non et d’autres encore qui le font de façon moins réussie. L’entreprise marocaine observe un taux de désengagement très fort des salariés par an et pour des raisons qui ne sont relatives ni au salaire ni au travail lui-même, mais surtout à l'ambiance au travail. Un salarié désengagé est un salarié qui arrive au bureau le matin et se pose la question suivante : «qu’est-ce que je pourrais faire aujourd’hui pour nuire à l’organisation à laquelle j’appartiens ?» C’est pathétique, certes, mais cela fait peur. Je suis intimement convaincue qu’il ne peut y avoir d’expérience client nouvelle sans expérience employé. Autrement dit, on ne donne pas au client ce qu'on n'a pas reçu soi-même.
Que l’entreprise marocaine soit déjà engagée dans la voie de la recherche du bonheur au travail ou pas encore, elle doit commencer à réfléchir à le faire, et ce pour la simple raison que si l’entreprise veut arriver à réenchanter ses clients et les satisfaire, elle doit commencer par satisfaire les collaborateurs en interne et faire en sorte qu’ils s’engagent réellement dans les projets qui assurent sa pérennité.

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