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Accueil next Salon international de l'agriculture de Meknès

La pollution des eaux par les margines persiste

C'est au mois de janvier que la trituration des olives pour la production de l'huile atteint sa vitesse de croisière. Cependant, les margines, liquide issu du processus de traitement, et les grignons, composé des peaux, des résidus de la pulpe et des fragments des noyaux, sont source de pollution des cours d'eau.

La pollution des eaux  par les margines persiste

Avec 590.000 hectares, soit plus de 50% de la superficie arboricole nationale, l’olivier constitue la principale espèce fruitière cultivée au Maroc. La trituration des olives, qui bat son plein en janvier, est source inquiétante de pollution des eaux. Cette opération est réalisée par un secteur moderne composé d’unités industrielles et semi-industrielles et par un secteur traditionnel constitué d’unités artisanales. Selon un document du ministère de l'Agriculture intitulé «Veille économique-Secteur oléicole de septembre 2013», les unités artisanales de trituration (les maâsras) représentent 98% du nombre total. Depuis, les choses ne semblent pas avoir beaucoup évolué.

À Meknès, une opération d'écologisation des huileries, réalisée en septembre 2016, révèle que les huileries ayant une attitude «conforme» ne représentent que 22,64% des 53 unités de trituration étudiées. En plus de leur faible capacité de traitement des olives, seulement 29% du total contre 71% assuré par le secteur moderne, les unités artisanales sont source de pollution de l'eau. «Les rejets des margines engendrés par le processus de trituration des olives causent de sérieux problèmes environnementaux et techniques et peuvent atteindre annuellement entre 80.000 m3 et 160.000 m3», rapporte la MAP. Les auteurs d'une étude de 2013 sur l'optimisation des conditions de traitement des margines rapportent qu'au Maroc, les margines ne subissent aucun traitement et sont souvent déversées dans les égouts, stockées dans des bassins d’évaporation ou épandus directement sur le sol sans contrôle. «Le secteur agroalimentaire, notamment les huileries et les sucreries, contribue fortement à la pollution organique des cours d’eau.

La concentration des sucreries et des huileries dans les bassins du Sebou et de l’Oum Er-Rbia occasionne régulièrement des incidents écologiques durant les saisons oléicole et sucrière», avertit le ministère de l'Eau dans son rapport de 2014 sur les sources de pollution de l'eau au Maroc. Ce document évoque même l'arrêt de fonctionnement des stations de traitement de l’eau potable par les rejets des huileries. Face à cette situation, le département de l'Environnement consacre un Fonds national, dont 86 millions de DH sont orientés en 2014 et 2015 pour lutter essentiellement contre deux sources de pollution, les margines des huileries d’olives et les fours traditionnels des poteries, selon le bilan 2014 du ministère. 

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