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La problématique de la santé des migrants demeure un réel défi

Le forum interrégional sur la santé et la migration, qui s’est tenu les 10 et 11 octobre à Skhirat, a traité de nombreuses thématiques telles que l'assistance humanitaire et médicale des migrants, le renforcement des capacités et des structures sanitaires publiques et privées pour améliorer les services de santé offerts aux migrants.

La problématique de la santé des migrants demeure un réel défi
Près de 100.000 migrants ont bénéficié de prestations médicales en 2017 dans les trois régions qui accueillent le plus de migrants : Rabat-Salé-Kénitra, Tanger-Tétouan-Al Hoceïma et l’Oriental.

Le ministère de la Santé a organisé, en partenariat avec le ministère délégué chargé des Marocains résidant à l’étranger et des affaires de la migration, l’Organisation internationale pour les migrations (OIM) et l’Institut de santé globale de Barcelone (ISGlobal), un forum interrégional sur la santé et la migration, les 10 et 11 octobre à Skhirat.

Ce forum, qui s’inscrit dans le cadre du projet «Promotion de la santé et du bien-être parmi les migrants en Égypte, en Libye, au Maroc, en Tunisie et au Yémen», et de l’initiative conjointe de «création et mise en place d’un observatoire de santé de la Méditerranée», a réuni plusieurs experts nationaux et internationaux en santé publique et migration. Au cours de ces deux jours, les participants à cette rencontre ont pu échanger les perspectives régionales sur la manière dont les systèmes de santé et les interventions sanitaires répondent aux nouveaux défis liés aux flux migratoires et aux besoins des migrants, et les possibilités de coopération triangulaire et Sud-Sud entre pays d’origine, de transit et de destination.

«De nombreuses initiatives ont été engagées, ces dernières années, dans le but de garantir le droit d’accès des migrants aux services de santé et leur assurer gratuitement les services de soins préventifs et curatifs desservis au niveau du réseau des soins de santé primaires, quel que soit leur statut. Au titre de 2017, plus de 12.000 migrants ont profité des séances de sensibilisation au Sida, plus de 5.500 autres ont bénéficié des prestations de dépistage volontaire gratuit du VIH et/ou de la thérapie antirétrovirale au niveau national et environ 1.700 personnes ont bénéficié de sessions de sensibilisation, d’examen et de dépistage de la tuberculose lors de la dernière campagne, alors que 650 femmes migrantes sont suivies de façon régulière dans le cadre du programme national de la santé de la reproduction», a souligné El Hossein El Ouardi, ministre de la Santé, dans une allocution lue en son nom lors de ce forum.

Le ministre a également fait savoir qu’en cohérence avec la stratégie nationale d’immigration et d'asile, son département s’est engagé en collaboration avec ses partenaires à élaborer un plan stratégique national : santé et migration 2017-2021. Ce plan aspire à améliorer l’accès des immigrés en situation de vulnérabilité à des services de prévention et de promotion de la santé et à des soins médicaux, dans le respect des droits humains et dans des conditions d’égalité et d’équité.

El Ouardi a toutefois précisé que la problématique de la santé des migrants demeure un réel défi de santé publique, en raison de la vulnérabilité de cette population à des risques sanitaires. «En dépit de tous les efforts engagés, le système de santé est confronté à des défis importants, tels que l’intensité croissante des flux migratoires, les obstacles culturels et linguistiques, les perceptions différentes des maladies ainsi que le manque d’information sur les prestations des services de santé et les outils de surveillance épidémiologique», a déploré le ministre.

De son côté, Ahmed Skim, directeur des affaires de la migration au ministère délégué chargé des MRE et des affaires de la migration, a rappelé que le Maroc a entamé depuis 2013, une nouvelle politique migratoire, basée sur une approche humaniste et respectueuse des droits fondamentaux des migrants. «Plusieurs initiatives ont été entreprises dans ce sens, notamment la mise en œuvre, en partenariat avec la société civile et le Croissant-Rouge marocain, d'un programme d'assistance sociale et humanitaire visant à subvenir aux besoins élémentaires des migrants en situation de vulnérabilité, et venant en aide à quelque 30.000 migrants au fil des 4 années écoulées, avec un dispositif regroupant soins médicaux et aide alimentaire», a-t-il affirmé.

Pour sa part, Ana Fonseca, chef de mission à l'Organisation internationale de la migration (OIM), a souligné que la question de la migration constitue une problématique globale, qui pose de nombreux défis aussi bien pour les pays de transit que de destination, notamment la vulnérabilité des migrants, qui sont aussi moins informés sur leurs droits ou services, les abus sexuels ou mentaux ainsi que la traite des êtres humains. «Plusieurs migrants continuent à arriver à nos pays avec de sérieux problèmes de santé et des besoins de protection», a-t-elle dit, notant que la conjugaison des efforts de toutes les parties prenantes, y compris l'État et les institutions, est «vitale» pour parvenir à des solutions pour ces défis et assurer une aide médicale effective et un appui psychologique aux migrants et aux réfugiés.                                    

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