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La transformation des entreprises emballe les patrons, mais combien sauteront le pas ?

Les patrons d’entreprises affichent de fortes ambitions pour la transformation de leurs structures, avec une dynamique particulière dans les secteurs financier et énergétique. Si une grande majorité affirme avoir opéré des changements ces trois dernières années et que d’autres l’envisagent dans les trois prochaines, il n’en demeure pas moins que des contraintes liées au contexte marocain freinent parfois les initiatives. L’informel, la bonne relève et l’élément humain sont les principaux défis évoqués par les 198 dirigeants d'entreprises sondés par le cabinet Optimum Conseil en partenariat avec la CGEM.

La transformation des entreprises emballe les patrons, mais combien sauteront le pas ?

La réussite des entreprises marocaines doit nécessairement passer par des paliers de transformation successifs. Et les patrons sont aujourd’hui plus que jamais conscients de ce processus. C’est ce qui ressort de la deuxième édition de l’enquête baptisée «Les dirigeants face à la transformation de leur entreprise au Maroc», menée par le cabinet Optimum Conseil en partenariat avec la Confédération générale des entreprises du Maroc (CGEM).

L’étude réalisée auprès d’un échantillon de 198 chefs d’entreprises indique que 73% d'entre eux affirment avoir mené des changements structurants les 3 dernières années. Résultat : ces transformations ont «significativement» modifié leurs organisations, les modes de fonctionnement, la culture et le management et même la relation avec les clients. Précision importante : cette pratique croît avec la taille des entreprises. Concrètement, les projets de transformation sont davantage menés au sein des grandes entreprises (90% des entreprises de plus de 600 millions de DH de chiffre d’affaires) que dans les PME (moins de la moitié pour les sociétés au CA inférieur à 50 millions).
Preuve que cette dynamique emballe les patrons : 81% des sondés affirment envisager des projets de changement dans les trois prochaines années. 
La réussite de la transformation est devenue un enjeu «clé» aussi bien pour les dirigeants qui sont engagés dans des stratégies de développement que pour ceux qui sont confrontés à des enjeux d’adaptation, voire de restructuration. 
 Parmi les enjeux stratégiques exprimés par les dirigeants d’entreprises, figure d'abord l’amélioration des performances commerciales (60%).
En fait, 83% aspirent à conquérir de nouveaux marchés. L’étude évoque également l’amélioration des performances opérationnelles (59%) avec un fort besoin de pilotage et de maitrise de l’activité. Selon l’étude, les stratégies d’amélioration de la performance opérationnelle se heurtent à trois principaux freins : le temps à y consacrer (60%), la surcharge en projets (54%) et la réticence au changement des collaborateurs (43%).
Autre enjeu, l’innovation présentée comme une condition sine qua non pour doper la croissance des entreprises (52%) et créer de la valeur. Selon l’enquête, 80% des dirigeants interrogés considèrent la création de valeur ajoutée comme étant une priorité stratégique. La réussite du développement à l’international n'est pas en reste. Pour 37% des chefs d’entreprises, c'est aussi un enjeu stratégique. De fortes ambitions africaines sont ainsi exprimées par 88% des dirigeants qui affirment cibler le continent.

Comme pour l’édition 2014, l’enquête souligne à nouveau que l’humain reste au cœur des problématiques de transformation. Selon la typologie des entreprises et la nature des défis stratégiques, les dirigeants se heurtent encore à des difficultés inhérentes au facteur humain qui se révèlent sous différents angles. Il s’agit notamment de trouver les talents pour assurer la relève au sein des entreprises à caractère familial et réussir à faire adhérer les collaborateurs aux enjeux de performance opérationnelle ou commerciale et pérenniser leur mobilisation. «Les entreprises à actionnariat familial semblent davantage préoccupées par leur compétitivité sur leur marché et dans une moindre mesure par l’innovation et l’ouverture à l’international. Seul un quart des dirigeants de ce panel considèrent la problématique de la succession comme un enjeu prioritaire. Les dirigeants qui sont soucieux de la pérennité de leur entreprise évoquent deux freins de nature RH, clés pour l’avenir de leur entreprise», détaille l’étude.

Côté visibilité et confiance dans la conjoncture économique, une proportion significative de dirigeants (63%) affirme avoir une visibilité réduite : 34% la situent en dessous de 6 mois et 29% entre 6 mois et 1 an. Les secteurs financier et énergétique ont les meilleures visibilités à moyen et long termes puisque plus de 70% ont une visibilité supérieure à 1 an. Ce n’est pas le cas du commerce, de l’industrie et des services-conseil. Ces derniers ont le moins de visibilité : près de la moitié des dirigeants déclarent avoir moins de 6 mois. Une nuance tout de même : 58% de tous les répondants déclarent être très optimistes quant à la conjoncture économique, notamment ceux opérant dans l’énergie (92%), l’IT-télécoms (73%) et le secteur financier (59%).

«L’on constate que le niveau de confiance augmente de manière significative avec la taille de l’entreprise. De même, le niveau de visibilité se réduit significativement pour les TPE et PME, tandis que les grandes entreprises expriment un niveau de confiance plus élevé dû à une meilleure visibilité sur des facteurs endogènes tels que leur carnet de commandes», expliquent les auteurs de l’étude.  Malgré l’optimisme affiché par 58% de l'échantillon, les entreprises semblent encore fortement confrontées à des menaces spécifiques au contexte national. Ainsi, l’économie informelle inquiète une bonne moitié des entreprises (52%), quels que soient le secteur et le chiffre d’affaires.  Par ailleurs, la problématique des ressources humaines subsiste pour 44% des dirigeants. Pour une très large part, cela constitue une menace latente : difficulté à disposer de ressources de qualité dans les entreprises, à préparer la relève dans les entreprises à caractère familial, à mobiliser les collaborateurs en interne dans les entreprises qui créent une culture de l’innovation ou qui sont dans des stratégies de diversification. Les secteurs les plus dynamiques en termes d’innovation, de digitalisation et d’ouverture sur l’international l’évoquent comme principale menace : banques et assurances (56%) et IT et télécoms (45%).  

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