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La vision africaine de S.M. le Roi Mohammed VI analysée par des géopoliticiens à Rabat

Les dimensions religieuse, économique et de développement durable développées par S.M. le Roi Mohammed VI en Afrique ont fait l’objet d’un débat organisé par l’Institut d’études africaines et l’Observatoire d’études géopolitiques. Ce qui a permis d’analyser de nombreux discours royaux en relation avec la vision africaine du Souverain.

La vision africaine de S.M. le Roi Mohammed VI analysée  par des géopoliticiens à Rabat
Charles Saint-Prot, directeur général de l’OEG, a insisté sur la monarchie en tant que garante de l’Islam du juste milieu.

L’Institut d’études africaines (IEA) et l’Observatoire d’études géopolitiques (OEG) de Paris se sont penchés, lors d’un colloque qu’ils ont organisé mardi à Rabat, sur la vision marocaine en Afrique depuis l’indépendance. Vision que les chercheurs des deux organismes de recherche ont fait l’effort de déceler à travers les discours royaux de feu S.M. le Roi Mohammed V, feu S.M. Hassan II et les discours de S.M. le Roi Mohammed VI. Cette entreprise, dont les actes du colloque seront publiés prochainement, a été fédérée autour du titre «le Maroc et le continent africain, une vision royale». Sujet qui est de grande importance pour comprendre les relations géostratégiques du continent africain. Et ce tout particulièrement en raison du fait que, ainsi que l’ont souligné les participants au colloque, le Maroc est le seul État-nation de la région depuis plus de douze siècles. Il est aussi le seul pays du Maghreb arabe à avoir eu des relations multiséculaires avec l'Afrique noire, qui les a conservées et a agi pour les faire fructifier.
Les participants ont ainsi mis en avant la vision africaine de S.M. le Roi 
Mohammed VI à plusieurs niveaux à travers les discours et les messages qu’il a prononcés à différentes occasions. L’un des premiers volets à être évoqués est celui de la diplomatie religieuse. Se chargeant d’analyser cet aspect de la vision royale, le français Charles Saint-Prot, directeur général de l’OEG, a focalisé sur trois points. Il a d’abord insisté sur la monarchie en tant que garante de l’Islam du juste milieu.
«D’emblée, il convient de préciser que le titre d’Amir al Mouminine n’est pas une appellation symbolique. C’est une fonction. Le Roi, Commandeur des croyants, est le seul habilité à maitriser le champ religieux selon les exigences de la foi, de la raison et du respect du bien commun, c’est-à-dire à la fois la sécurité et le bien-être social du peuple et sa sécurité spirituelle (…). Il est remarquable que l’école malikite, qui est suivie au Maroc, comme dans le reste du Maghreb et dans l’Afrique subsaharienne, soit celle qui a introduit la prise en considération de l’intérêt général dans le droit islamique (…). Les discours du Roi sont l’émanation solennelle de la plus haute autorité religieuse du rite malikite. Leurs enseignements et indications ont une portée considérable aussi bien au Maroc que dans les pays du Maghreb et dans l’Afrique subsaharienne», a-t-il expliqué. Charles Saint-Prot a ensuite mis en avant la politique religieuse développée par le Souverain en Afrique en précisant que les Rois Mohammed V puis Hassan II avaient également une perception très précise du rôle prépondérant du facteur religieux. Et ce, en affirmant que «de nos jours, on connaît l’engagement du Maroc pour garantir la stabilité en Afrique, pour promouvoir la coopération Sud-Sud, pour la sécurité, ce qui englobe la sécurité 
spirituelle».
Le directeur général de l’OEG est ensuite passé à un troisième point : 
«Mohammed VI et le combat pour la sécurité spirituelle». Selon Charles Saint-Prot, le rôle de S.M. le Roi en Afrique contre l’extrémisme est très important. «En tant que Commandeur des croyants, le Roi a une légitimité pour parler et cela laisse peu de place pour les pêcheurs en eau trouble et aux extrémistes. Le 20 août 2016, le Roi Mohammed VI a prononcé un discours d’une grande fermeté condamnant les dérives extrémistes et le jihadisme dévoyé. Le discours du Roi s’inscrit dans la continuité de l’Islam modéré, de l’entente entre les religions puisqu’il y a une partie du discours consacrée à l’entente entre les religions contre le fanatisme», rappelle-t-il. Il cite également les positions du Souverain à travers lesquelles il a pointé la responsabilité de «nombre de groupes et d'instances islamiques» prétendant incarner «le vrai islam», mais qui, au contraire, favorisent par leur attitude «la dissémination de l'idéologie 
extrémiste».
C’est donc une réponse ferme qui implique de combattre pour réaffirmer les vraies valeurs de l’Islam, souligne-t-il, en affirmant que l’action du Maroc contre le jihadisme en Afrique est constante. Dans ce sens, il a évoqué les actions menées par le Maroc, notamment l’encadrement du champ religieux, le programme de formation d’imams au Royaume et dans divers pays africains, la création du Conseil supérieur de la Fondation Mohammed VI des oulémas africains… «Dans ce domaine, le Maroc est donc bien un acteur essentiel sur la scène régionale et internationale et un partenaire indispensable d’une Afrique qui a surtout besoin de stabilité», conclut le directeur général de l’OEG. Un autre volet du colloque a braqué les projecteurs sur l’importance de la coopération Sud-Sud à travers le discours royal d’Abidjan du 24 février 2014. Mohamed Jebbour, enseignant chercheur de l’IEA, a rappelé les grandes lignes de ce discours dont la phrase clé est «l'Afrique doit faire confiance à l’Afrique» ainsi que le message de la coopération Sud-Sud et le partenariat gagnant-gagnant. Il a souligné que ce discours souligne l’importance de la coopération triangulaire à travers l’expertise des entreprises marocaines qui sont mises au service du continent tout en appelant à la multiplication des partenaires et une approche globale qui doit être portée par toutes les forces vives du continent, par le secteur public et privé.
Mohamed Jebbour a mis en relief l’appel lancé dans ce discours s’agissant de l’impératif de l’action, ce que doivent concrétiser des projets ayant un impact direct sur la population africaine. 
De la sorte, le chercheur a expliqué que cette coopération Sud-Sud renvoie à la primauté de la dimension économique dans ce discours royal. Pa ailleurs, une autre dimension a été analysée dans les discours de S.M. le Roi Mohammed VI, celle ayant trait au développement durable en Afrique et qui a été exposée par Michel Ruimy de l'OEG. Elle a été mise en évidence à travers deux points : le défi marocain du développement et le projet royal africain. 
 

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