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Le langage du corps dans les œuvres de Ali Sahtoute

Dans le cadre de sa mission de faire découvrir le talent et les compétences artistiques des Marocains résidant dans d’autres pays du monde, l'espace Rivages de la Fondation Hassan II à Rabat accueille l'exposition «Le boomerang» de l’artiste-peintre maroco-belge Ali Sahtoute. Une magnifique collection que le large public pourra admirer jusqu’au 31 janvier 2018.

Le langage du corps dans les œuvres  de Ali Sahtoute

Encore une fois, l'espace Rivages offre à voir des travaux qui regorgent de sensibilité et de profondeur dans la recherche esthétique et émotionnelle, dont le corps humain est le sujet de prédilection. Des postures qui dénotent d’une grande sensibilité du peintre Sahtoute possédant, aussi, de vastes connaissances dans les arts graphiques, discipline dans laquelle il a obtenu un diplôme de l’École supérieure à Mons en Belgique. Ces études, en plus de celles en peinture à Tétouan et à Bruxelles, ont bel et bien donné une grande maîtrise et une certaine finesse à son travail plein de messages et de fortes sensations. Une œuvre qui a valu à l’artiste une belle analyse du très réputé critique d’art français Daniel Couturier. «Il réalise des séries, pour mieux saisir le caractère, en découvrir la plénitude. Si parfois le visage est parfaitement rendu comme dans ses toiles intitulées “Vision”, “The Switching”, “Obsession” ou de profil “Métamorphose” ou encore “Transition”, les yeux restent fermés comme si le personnage était en méditation, isolé de la foule, sans déformation, ni artifice dans cette simplification de l’intrigue, prétexte à la création d’une réalité supérieure et sublime où se traduisent leurs personnalités», précise D. Couturier. Dans les œuvres de Ali, on retrouve un personnage partagé entre les deux cultures marocaine et belge. Couturier l’explique à travers la toile intitulée «Switching», «où l’on voit la tête du personnage, représentée trois fois, qui balance à la recherche de l’identité entre deux cultures. Ce qui correspond bien à l’artiste qui se trouve tiraillé entre ses origines marocaines et son établissement en Europe. Même chose pour le tableau “Message” où se développe un pseudo texte arabe, qui est purement graphique et ne comporte aucun sens». Car la présence de ces textes, selon l’artiste, est due à l’intérêt qu’il porte à la lettre arabe, notamment à son aspect esthétique. Cet intérêt est en rapport, également, avec le titre «Boomerang» qu’il a choisi à son exposition. Il représente pour l’artiste un symbole d’un processus, d’un parcours qui a pour objectif de revenir à son point de départ. 

D’où le lien très solide entre l’artiste et ses créations. Celles-ci portent son ressenti profond, ses émanations spirituelles ou encore son humanité, représentée à travers ce corps pudique et expressif. «La représentation du corps dans mes créations n’est pas pratiquée avec retenue. Je dirais plutôt que les éléments du corps ne sont pas ma priorité. Je m’intéresse plus à sa posture, à ses expressions qui nous incitent à le décoder. À travers le corps, je mets en avant l’émotion qu’il porte et qu’il transmet», indique l’artiste qui, en sa qualité d’émigrant, trouve son épanouissement culturel et humaniste dans son art. «L’émigration est une expérience fabuleuse riche en cultures. Vivre au-delà des frontières contribue à l’ouverture de l’esprit. Un tel déplacement nous donne l’occasion de prendre du recul vis-à-vis du travail artistique et de développer l’autocritique. Il est incontestable que c’est un enrichissement professionnelet humain», renchérit-il. 
 

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