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Le cœur de l'ouragan Irma frappe le sud de la Floride

Le cœur de l'ouragan Irma a frappé de plein fouet dimanche l'archipel des Keys dans le sud de la Floride, apportant des vents de 215km/h et une mer déchaînée, après avoir fait 25 morts et des dégâts considérables dans les Caraïbes.

Le cœur de l'ouragan Irma frappe le sud de la Floride

Le mur de l'œil de l'ouragan est la partie où le vent et les précipitations sont les plus intenses. L'ouragan Irma s'est renforcé dans la nuit en catégorie 4 et se déplace lentement vers la côte ouest de la Floride continentale à 15 km/h, a précisé le Centre américain des ouragans dans un communiqué à 11 h GMT (7 h locale).
Les autorités de Floride appellent depuis plusieurs jours les habitant de ce chapelet d'îles, très basses sur l'eau, à évacuer en raison de la marée de tempête que ne manquera pas de créer Irma à son passage et qui risque de noyer les langues de terre sous des masses d'eau. «Ceci est une situation extrêmement dangereuse et mortelle», a martelé le centre météo de Key West, enjoignant ceux qui n'avaient pas évacué à se mettre à l'abri «maintenant pour sauver votre vie». «(Les Keys) sont en train d'être pilonnées (...) Cela va aller sur ma ville de Naples, Floride, et remonter tout le long de la côte ouest», a indiqué le gouverneur de Floride Rick Scott sur la chaîne Fox News, disant craindre par-dessus tout les marées de tempête, une montée brutale des eaux provoquée par la dépression.

L’œil d'Irma devrait traverser les Lower Keys dans les heures qui viennent puis se diriger «près ou le long» de la côte ouest de la Floride, selon le NHC qui avertit que les vagues pourraient dépasser 4,6 mètres, suffisamment pour recouvrir une maison. L'archipel des Keys avait déjà été aux trois quarts détruit par l'ouragan Donna il y a 57 ans jour pour jour, le 10 septembre 1960.
Des centaines de milliers d'habitants de la Floride se sont réfugiés dans des abris ou ont pris la route pour fuir vers le nord. Au total, 6,3 millions d'habitants – plus du quart de la population – du «Sunshine State» ont eu l'ordre d'évacuer. Plus de 430.000 foyers et entreprises en Floride sont privés d'électricité, selon la compagnie Florida Power and Light.

Sur la côte ouest de la Floride, les personnes évacuées attendaient dans l'angoisse l'arrivée de cette dépression de la taille du Texas. Dans un refuge près de la ville de Naples (sud-ouest), on priait : «tout ce que nous voulons, c'est de rester sains et saufs», a confié Viviana Serra. Des ordres d'évacuation avaient été donnés pour la base aérienne de MacDill, quartier général du commandement central américain au Moyen-Orient (Centcom), située à Tampa que l'ouragan devrait frôler ou frapper tôt lundi. À Orlando, le centre spatial Kennedy était fermé.
À Cuba, où l'ouragan est arrivé dans la nuit de vendredi à samedi en catégorie 5 – la plus élevée – avant d'être rétrogradé en catégorie 4 puis 3, Irma a provoqué des inondations jusqu'à La Havane et semé de nombreuses destructions dans le centre et l'est de l'île, mais sans décès recensé officiellement dans l'immédiat. Des vagues de sept mètres ont été enregistrées sur la côte nord. La Havane, où vivent deux millions d'habitants, a été placée en «alerte» cyclonique face au risque d'inondations.

Un sort similaire attend maintenant une bonne partie de la Floride. L'ouragan est si gigantesque que les autorités se préparent à des dégâts des deux côtés de la péninsule. Les agglomérations ressemblaient à des villes fantômes. Magasins et restaurants étaient fermés. Sur l'autoroute 75 le long de la côte ouest de la Floride, un flot ininterrompu de voitures filait samedi vers le nord emportant des réfugiés de dernière minute.
Certains refusaient pourtant de partir, comme Scott Abraham, un agent immobilier qui compte rester avec sa femme et ses deux enfants dans son appartement, au cinquième étage d'un immeuble donnant sur la plage. «Si j'habitais dans une maison, je serais parti», a-t-il expliqué. «Mais si on est inondés ici, ça va nous prendre au moins une semaine avant de pouvoir revenir, c'est hors de question».
Plusieurs villes ont instauré un couvre-feu nocturne à partir de samedi soir, pour réduire les pertes humaines et empêcher les éventuels pillages. Le gouverneur de Floride a averti qu'Irma serait pire que l'ouragan Andrew qui avait tué 65 personnes en 1992 et demandé que les 20,6 millions d'habitants de la Floride se préparent à partir.
«C'est une tempête d'une énorme puissance destructrice, et je demande à tous ceux qui se trouvent sur le passage de la tempête de suivre “toutes” les consignes des responsables du gouvernement», a tweeté le Président américain Donald Trump. Il passe le week-end dans la résidence présidentielle de Camp David avec son cabinet et a été dûment informé de l'avancée d'Irma et des préparatifs des secours.

L'ouragan Irma a dévasté auparavant plusieurs des Caraïbes, faisant au moins 25 morts : dix dans la partie française et deux dans la partie néerlandaise de Saint-Martin, quatre dans les îles Vierges américaines, six dans les Iles Vierges Britanniques et l'archipel d'Anguilla, deux à Porto Rico, un à Barbuda. Les îles ravagées de Saint-Martin et Saint-Barthélemy ont vu avec soulagement un deuxième ouragan attendu, José (catégorie 4), passer samedi finalement plus loin que prévu.
Confusion, désarroi et tensions régnaient toutefois chez les habitants de Saint-Martin après le passage d'Irma. Un chaos profitant aux pilleurs, qui se sont rués dans les magasins pour emporter frigos ou téléviseurs. Ailleurs dans les Caraïbes, les 1.600 habitants de l'île de Barbuda, dévastée par Irma en milieu de semaine et également menacée par José, avaient été évacués vers Antigua. 

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