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Le Conseil de sécurité échoue à renouveler le mécanisme d’investigation sur les armes chimiques

Le Conseil de sécurité de l’ONU a échoué, jeudi après-midi, à renouveler le mécanisme d'enquête sur l’utilisation des armes chimiques en Syrie, suite à un véto russe, mettant ainsi fin à cet outil, dont le mandat arrive à expiration jeudi soir.

Le Conseil de sécurité échoue à renouveler le mécanisme d’investigation sur les armes chimiques

Les négociations sur le renouvellement du mandat de ce mécanisme pour un an ont été l’objet de longues négociations entre notamment les États-Unis, soutenus par les pays occidentaux, et la Russie.
Moscou avait, la mi-octobre, opposé son véto à une résolution prévoyant la reconduction automatique du mécanisme, dit «JIM», et qui compte une trentaine d’experts de l’ONU et de l’Organisation pour l’interdiction des armes chimiques (OIAC).

Face au projet de résolution pour le renouvellement du «JIM», présenté par Washington, la Russie avait, ces derniers jours, circulé son propre texte de résolution, avant de le retirer quelques heures avant le vote de jeudi après-midi. Intervenant suite au vote, l’ambassadrice américaine à l’ONU, Nikki Haley, a pointé du doigt Moscou qui aurait, selon Washington, «bloqué l’enquête plusieurs fois», afin de protéger le régime syrien, tout en «compromettant notre capacité à prévenir l’utilisation future des armes chimiques». «Les États-Unis ne comptent pas renoncer à apporter la justice aux victimes en Syrie», a souligné Mme Haley. Le «JIM» n’est pas l’unique outil pour ce faire, a-t-elle noté, citant les différents organismes et mécanismes internationaux de lutte contre l’utilisation des armes chimiques et de traduction en justice de leurs auteurs. «Et si besoin est, il y a aussi les États-Unis d’Amérique», a ajouté la diplomate américaine, avertissant le régime syrien que Washington n’acceptera jamais l’utilisation d’armes chimiques, faisant allusion à la possibilité d’une action unilatérale de sa part.
Son collègue français, François Delattre, a exprimé la consternation de son pays par le véto russe, un vote «particulièrement grave (et) potentiellement très lourd de conséquences pour l’avenir».

Comme la représentante américaine, M. Delattre a souligné que la France «ne se résignera ni à ce constat d’échec, ni aux jeux politiques qui ne sont pas à la hauteur des enjeux». Il a promis que son pays continuera ses efforts «dans toutes les enceintes appropriées afin de lutter contre l’impunité». Même son de cloche chez l’ambassadeur britannique, Matthew Rycroft, qui a souligné que son pays ne sera pas découragé par le résultat du vote d’aujourd’hui. «Nous continuerons à travailler pour identifier et traduire en justice les auteurs de ces armes abjectes, et dissuader ceux qui pourraient le faire à l’avenir».

Rejetant les accusations des diplomates occidentaux, l’ambassadeur russe, Vassily Nebenzia, a expliqué que son pays s’est opposé au texte américain en raison de son «déséquilibre», ajoutant que le projet de résolution n’a subi, après moult négociations, que «des modifications superficielles». Il a, en outre, renvoyé la balle dans le camp de Washington et de ses partenaires, les responsabilisant quant à l’échec du renouvellement du mécanisme. Intervenant à la fin de la réunion du Conseil, l’ambassadeur de Syrie à l’ONU, Bachar Al Jaafari, a catégoriquement réfuté les accusations du «JIM», qui a conclu à la responsabilité du régime syrien dans l’utilisation d’armes chimiques contre des civils. Fin octobre, un rapport du «JIM» a accusé le régime de Damas d’implication dans l’attaque au gaz sarin commise le 4 avril dernier à Khan Cheikhoun, faisant plus de 80 morts. Le «JIM» avait également pointé du doigt le groupe terroriste Daech dans l’utilisation de ces armes prohibées contre des civils soutenant le régime syrien. 

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