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Le financement de l'adaptation devrait être 13 fois plus élevé qu'il ne l'est actuellement

Le cinquième Forum du Comité des finances pour les infrastructures résilientes face au risque climat s'est tenu à Rabat sous l'égide du secrétariat de la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques. La secrétaire d’État au Développement durable a énuméré les contraintes telles que l’inadéquation du cadre juridique, l’incapacité à évaluer les risques liés au changement climatique et les lacunes sur le plan des connaissances.

Le financement de l'adaptation devrait être  13 fois plus élevé qu'il ne l'est actuellement
La secrétaire d’État chargée du Développement durable, Nezha El Ouafi. Ph. DR

Le cinquième Forum du Comité permanent des finances, qui s'est tenu à Rabat les 6 et 7 septembre, s'est penché sur «La mobilisation du financement pour la réalisation d'infrastructures résilientes face aux risques liés au changement climatique». La secrétaire d’État chargée du Développement durable, Nezha El Ouafi, a rappelé les deux catégories d'infrastructures. Les infrastructures vertes qui contribuent à réduire l'impact du changement climatique en limitant les émissions de gaz à effet de serre et celles, plus adaptées, qui permettent d’atténuer la vulnérabilité des pays en développement. «La mise en place d’une infrastructure de qualité, fiable, durable et résiliente ne peut que favoriser le développement économique et le bien-être humain», comme illustré à travers l’Objectif de développement durable, a souligné Nezha El Ouafi. Selon cette dernière qui cite des études, les coûts d'adaptation à l’horizon 2030 sont compris entre 140 et 300 milliards de dollars par an, alors que les financements publics internationaux pour l'adaptation en 2014 ont été d'environ 22,5 milliards de dollars. À même échéance, le financement de l'adaptation, poursuit la secrétaire d’État, devrait être de 6 à 13 fois plus élevé qu'il ne l'est actuellement. Cet écart pourrait se creuser davantage à l'horizon 2050 et pourrait être de l'ordre de douze à vingt-deux.

Aux difficultés financières s'ajoutent l’insuffisance du cadre juridique et institutionnel, les lacunes sur le plan des connaissances, l’incapacité à évaluer les risques liés au changement climatique et à les intégrer dans la prise de décisions d’investissement ou de financement et l’accès insuffisant au financement et les incertitudes quant à la rentabilité des investissements et l’aversion aux risques, a révélé Nezha El Ouafi. De plus «il n’y a pour l’heure aucune méthodologie de mesure fiable de l’impact d’un projet d’adaptation aux changements climatiques sur la résilience des populations bénéficiaires», avaient souligné les représentants d’institutions financières internationales réunis à Skhirate, en septembre 2016. Craig Davies, directeur de l’adaptation aux changements climatiques de la Banque européenne pour la reconstruction et le développement (BERD), avait alors indiqué qu’il était plus aisé de mesurer l’impact de projets d’atténuation plutôt que d’adaptation.

«Si on investit pour replacer une raffinerie pétrolière par une éolienne, l'impact est mesurable par les émissions de CO2 économisées. Mais la mesure des effets de l’adaptation est plus complexe». Le financement de l'adaptation au changement climatique, l'adhésion à l'Accord de Paris et les objectifs du Programme d'action mondial pour le climat constituent les principaux axes de la COP 23 qui se tiendra en Allemagne du 6 au 17 novembre sous la présidence des îles Fidji. 

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