Donald Trump «est déterminé à parvenir à une solution qui apportera la prospérité et la paix à tout le monde dans cette zone», a dit Jared Kushner, haut conseiller du Président américain, au début de ses entretiens avec le Premier ministre Benjamin Netanyahu à Al-Qods. Les Palestiniens, qui voient chaque jour s'éloigner davantage la perspective d'un État indépendant, cachent de moins en moins leur frustration vis-à-vis de l'administration Trump. En privé, ils l'accusent de parti pris pro-israélien. Ils réclament ouvertement désormais de l'administration Trump un engagement clair en faveur de la création d'un État palestinien, et son intervention pour stopper la colonisation israélienne en Cisjordanie et à Al-Qods-Est, territoires palestiniens occupés. Sans «une réponse franche et claire» sur ces questions, les Palestiniens n'attendent «pas grand-chose de cette administration», a dit à l'AFP Ahmed Majdalani, un proche de M. Abbas.
L'administration s'est gardée jusqu'alors de soutenir la solution à deux États, c'est-à-dire la création d'un État palestinien coexistant avec Israël. M. Trump a même semblé prendre ses distances avec ce principe de référence de la communauté internationale. Quant à la colonisation, pourtant considérée par la communauté internationale comme illégale et faisant obstacle à la paix, M. Trump s'est contenté d'un succinct appel à «la retenue». De guerre lasse, la direction palestinienne pourrait décider de dissoudre l'Autorité, l'appareil mis en place avec les Accords d'Oslo et censé préfigurer un État indépendant, a prévenu M. Majdalani. C'est «l'une de nos options», mais pas la seule, a-t-il dit, évoquant la reprise de l'effort consistant à porter la cause palestinienne devant les organismes internationaux, effort mis en suspens pour laisser ses chances à M. Trump. Dans l'esprit des Palestiniens, en cas de dissolution de l'Autorité, il reviendrait à Israël en tant que force occupante de prendre en charge les services aux Palestiniens, comme l'éducation ou la santé.