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Le HCP dresse un triste bilan

Déperdition scolaire, faible taux de participation à l’activité économique, persistance de la problématique du mariage précoce, tel est le constat dressé par le HCP sur la situation des jeunes filles au Maroc, à l’occasion de la Journée internationale de la fille.

Le HCP dresse un triste bilan
Une fille entre 7 et 12 ans sur dix est non scolarisée dans le milieu rural et 14,8% des jeunes filles de 15 à 24 ans sont analphabètes, selon le HCP.

Le monde entier a célébré le 11 octobre dernier la Journée internationale de la fille sous le thème «L’autonomisation des filles : avant, pendant, et après une crise». À cette occasion, le Haut-Commissariat au Plan (HCP) vient de publier une note de présentation des différents aspects sur l’autonomisation des filles et leur situation en matière d'éducation, de mariage précoce et d'égalité des chances. Ce document, qui se réfère aux résultats des enquêtes auprès des ménages et du dernier recensement général de la population, indique que les filles représentent près de la moitié (49,1%) de la population âgée de moins de 19 ans au Maroc avec un effectif de 6,12 millions en 2014.

Malheureusement, beaucoup d’entre elles souffrent toujours de déperdition scolaire, essentiellement dans le milieu rural. «Le rôle de la scolarisation dans l’autonomisation des filles n’est pas à démontrer. L’enseignement préscolaire a pour conséquence de réduire de moitié les déperditions scolaires, d’améliorer la réussite d’au moins 50%, tout au long de la trajectoire scolaire, et de majorer significativement le capital humain et l’espérance de vie scolaire.

Néanmoins, en 2014, plus de la moitié des enfants âgés de 3 à 5 ans n’ont pas encore fréquenté un établissement d’enseignement préscolaire et le taux de préscolarisation des garçons était supérieur à celui des filles de 6,3% à l’âge de 3 ans et de 10,5% à l’âge de 5 ans», souligne le HCP. Et d’ajouter que «Malgré le progrès accompli dans la scolarisation des enfants, une fille entre 7 et 12 ans sur dix est non scolarisée dans le milieu rural et 14,8% des jeunes filles de 15 à 24 ans sont analphabètes contre 7,2% des garçons du même âge. Autre constat, 24,6% des filles de 15 à 17 ans ne travaillent pas, ne vont pas à l’école et ne suivent aucune formation contre seulement 5,1% parmi les garçons». 

Outre le taux faible de scolarisation des filles, le HCP relève également dans sa note une faible participation des jeunes filles à l’activité économique. 

En effet, les femmes consacrent 7 fois plus de temps aux activités domestiques que les hommes et les filles de 7 à 14 ans 3,4 fois plus que les garçons. «En 2014, le taux d’activité des hommes a atteint 75,5% contre 20,4% parmi les femmes et le taux d’activité des jeunes de 15 à 24 ans s’établit à 52,6% pour les jeunes hommes contre 17,9% pour les jeunes femmes. En outre, sur les 69.000 enfants âgés de 7 à 15 ans qui se trouvent sur le marché de l’emploi, 39,9% sont des filles et 65% d’entre elles ne sont pas scolarisées», affirme le HCP dans son document.

Le HCP revient également sur la problématique du mariage précoce qui touche essentiellement les filles. «Même si le nombre de mineurs mariés avant l’âge de 18 ans a baissé de 12,8% au cours de la dernière décennie passant de 55.379 personnes en 2004 à 48.291 personnes en 2014, les filles demeurent les principales concernées avec une proportion de 94,8% du total des mineurs mariés. En plus, 32,1% des filles mineures mariées ont déjà au moins un enfant. De même, 29,2% des jeunes femmes de 15 à 24 ans ont déjà contracté un premier mariage contre 3,8% des jeunes hommes et la grande majorité des filles non célibataires (87,7%) sont des femmes au foyer», indique la même source. 

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