Menu
Search
Mardi 23 Avril 2024
S'abonner
close
Mardi 23 Avril 2024
Menu
Search
Accueil next Spécial Marche verte

Le manque de cadres pédagogiques accentue la «crise»

L'Alliance de l’enseignement privé au Maroc a organisé, samedi dernier, une réunion extraordinaire pour appeler à des solutions pratiques pour résoudre la «crise» que vit ce secteur, notamment en ce qui concerne le départ de certains enseignants et cadres éducatifs et le montant «exorbitant des impôts».

Le manque de cadres pédagogiques accentue la «crise»
l’Alliance de l’enseignement privé au Maroc a organisé samedi dernier une réunion extraordinaire pour appeler à des solutions pratiques pour résoudre la «crise» que vit ce secteur.bPh. MAP

Soucieux de donner un enseignement de qualité à leurs enfants, de plus en plus de parents ne font plus confiance aux écoles publiques et optent pour le secteur privé, malgré la cherté des tarifs qui ne cessent d’augmenter. Face à cette forte demande, les établissements d’enseignement privé se multiplient chaque année pour accueillir toujours plus d’élèves. Selon les statistiques du ministère de l’Éducation nationale et de la formation professionnelle, le nombre des élèves qui poursuivent leurs études dans l’enseignement privé est passé de 474.500 en 2007-2008 à un total de 889.385 durant la rentrée scolaire 2015-2016, alors que le nombre des enseignants est passé de 35.929 à 67.730. Et bien que tout semble aller pour le mieux pour les établissements scolaires privés, qui continuent d’augmenter leurs tarifs chaque année, l’Alliance de l’enseignement privé au Maroc a organisé samedi dernier une réunion extraordinaire pour appeler à des solutions pratiques pour résoudre la «crise» que vit ce secteur.
«L’enseignement privé vit une situation d'instabilité à cause de nombreuses décisions. Le recrutement contractuel des enseignants, récemment mis en œuvre par le ministère de tutelle, a provoqué le départ de quelque 2.000 enseignants et directeurs qui étaient liés par des contrats avec des écoles privées, avec comme conséquence un manque “cruel” de cadres pédagogiques dans ces établissements.

Ce manque incite à des solutions de rechange pour stopper l'hémorragie, d'autant plus que l'Alliance se plaint de l’absence de dialogue avec le département de tutelle au sujet de la décision du ministère d'interdire le recrutement des enseignants du public dans le secteur privé à compter de l’année prochaine», a affirmé Abdelhadi Zouïten, président de l’Alliance, lors de cette rencontre. De son côté, le ministère de l'Éducation nationale a tenu hier une réunion à ce sujet, mais ne souhaite pas réagir aux réclamations de l’Alliance.
Par ailleurs, Abdelhadi Zouïten a déploré la campagne collective lancée par les services des impôts contre les établissements scolaires privés.

«Les écoles sont aujourd’hui appelées à payer plus de 1,05 milliard de DH. Il faudra instaurer un dialogue avec les services des impôts pour sortir de la crise, sachant que ces établissements sont incapables de payer ces grosses sommes». Et d’ajouter que «les campagnes lancées par la CNSS pour régulariser la situation des employés de ces établissements ont placé ce secteur dans une situation délicate, du fait qu’ils sont incapables de s'acquitter des impayés. Et encore une fois, l’instauration du dialogue s’impose pour parvenir à des formules de paiement qui tiennent compte de la particularité de ce secteur».
En outre, le président de l'Alliance a indiqué que le projet des «écoles partenaires», basé sur le principe de partenariat et de contrat entre le privé et le public en vue de créer des écoles de l'enseignement privé et l'ouverture de ces écoles devant les investissements étrangers représente un réel danger, non seulement pour l’enseignement privé, mais également pour l’ensemble du système éducatif.

Autant de doléances qu’il serait difficile de satisfaire et même de comprendre, compte tenu de la réputation des établissements d’enseignement privés auprès de l’opinion publique. Les parents se plaignent en effet, à juste titre, des tarifs pratiqués et qui augmentent au fil des ans. Sans oublier le recours pendant des années aux enseignants du secteur public, ce qui pose un problème d’ordre éthique. 

Lisez nos e-Papers