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Éco-Conseil : Le numérique oblige-t-il les entreprises à se réinventer ?
Ali Serhani : Oui tout à fait, surtout celles qui fonctionnent selon ce qu’on appelle le mode «oldschool», c'est-à-dire les entreprises archaïques, comme celles qui utilisent encore le fax au 21e siècle. Cependant, le conseiller devra veiller à y aller petit à petit, autrement dit, on ne va pas appliquer la méthode des grandes entreprises mondiales où tout est pratiquement «digitalisé». Nous en sommes toujours à vouloir un cachet par-ci et un accusé de réception par-là dans certaines de nos entreprises, sinon à faire intervenir physiquement beaucoup de personnes pour quelque chose qui peut se faire par visioconférence.
De nos jours, dans les entreprises compétitives et performantes, toutes les informations sont accessibles à tous les collègues et à tout moment. Chaque collaborateur peut trouver les infos et les données nécessaires et les présenter, sinon proposer des offres sûres et rapides à un ou des clients potentiels, donc plus besoin d’appeler x, y ou z pour avoir l’info. Sur une tablette par exemple, on transportera avec nous toutes les offres nécessaires de l’entreprise pour les présenter à un client donné. Beaucoup d’entreprises vous diront que le Cloud devient la seule option pour aller armé vers des prospects, des fournisseurs ou toute autre interface de l’entreprise. Donc nous sommes face à un formidable gain de temps et cela se traduit par une efficacité réelle. J’irai plus loin en affirmant que la transition numérique renforce la culture d’entreprise, car tout y devient open et transparent.
La digitalisation des organisations appelle-t-elle à une nouvelle approche du conseil ?
Oui, tout à fait, le conseil n’y échappe pas. De nos jours, tout se fait par correspondance (échanges d’e-mails), les présentations des livrables de la documentation, les rapports, les sites web, on parle de cloud, de Big Data, etc.
Comment les cabinets peuvent-ils acquérir une image positive auprès de leurs clients en quête de talents spécialisés ?
En fonctionnant comme une entreprise du troisième millénaire, en étant aux avant-postes des technologies de l’information, en travaillant de façon très moderne et en utilisant le networking de manière intelligente pour approcher les hauts profils. Pour l'exemple, il nous est arrivé d’approcher un profil à Singapour. Les entretiens se sont faits en visioconférence puis les connaissances techniques ont été testées sur le même canal, en direct, avec le directeur technique de notre client, qui se trouve en Inde, etc. C’est vous dire que la transition numérique touche tout le monde. Seul bémol dans notre métier : rien dans l'absolu ne peut remplacer des entretiens en face à face, réels et non virtuels.
Quel est le défi à relever ?
Ne surtout pas se dire que la transition numérique est faite pour les autres. Aujourd’hui, une entreprise peut démontrer sa puissance via un système d’information puissant. La compétitivité passe par cela, surtout pour les entreprises en rapport avec l’international.
