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Le Maroc décide de réintégrer l’Union africaine après 32 ans d’absence

Le Royaume a annoncé officiellement son intention de réintégrer l’Union africaine lors du 27e Sommet de l’Union qui s’est tenu les 17 et 18 juillet dans la capitale rwandaise, Kigali. Dans un message royal remis au Président tchadien, Idriss Deby Itno, président en exercice de l’UA, le Souverain a affirmé «qu'il est temps que le Maroc retrouve sa place naturelle au sein de sa famille institutionnelle».

Le Maroc décide de réintégrer l’Union africaine  après 32 ans d’absence
Techniquement, le retour du Maroc à l'UA doit être validé par une majorité de deux tiers, soit 36 pays africains, sur les 54 que compte l'organisation.bPh. AFP

Près de 32 ans après avoir claqué la porte de l’Organisation de l’unité africaine (OUA) en protestation contre l’admission de la pseudo Rasd, le Maroc décide de reprendre sa place naturelle auprès de sa famille institutionnelle. En juillet 2016, le Royaume a exprimé son souhait de réintégrer l’Union africaine (UA), qui a remplacé l’OUA en 2002. L’annonce a été faite lors du 27e sommet de l’Union qui s’est tenu les 17 et 18 juillet dans la capitale rwandaise, Kigali. À cette occasion, Sa Majesté le Roi Mohammed VI avait adressé un message au sommet. Le message royal a été remis au président tchadien, Idriss Deby Itno, président en exercice de l’UA, par Rachid Talbi Alami, président de la Chambre des représentants. Le Souverain avait affirmé dans son message «qu'il est temps que le Maroc retrouve sa place naturelle au sein de sa famille institutionnelle». Car, malgré son absence de l'Organisation, le Royaume est resté attaché à son africanité et fortement engagé en faveur du développement de son continent. D’ailleurs, le Souverain a mis en exergue l’attachement fort du Royaume au continent. «Le Maroc, qui a quitté l’OUA, n’a jamais quitté l’Afrique. Il a seulement quitté une institution, en 1984, dans des circonstances toutes particulières», expliquait le message royal.

Aujourd’hui, personne ne peut contester l’engagement indéfectible du Maroc envers l’Afrique. En témoignent les tournées royales dans les pays africains, les accords de partenariat conclus avec plusieurs pays africains et l’implication forte des grands opérateurs économiques marocains dans des projets structurants et à forts impacts socioéconomiques. Sans oublier, la présence du Maroc dans plusieurs instances régionales africaines, sa contribution aux opérations de maintien de la paix dans les zones de conflits et son rôle dans la lutte contre le terrorisme. Au lendemain de l’annonce faite par le Maroc, le Président du Gabon, Ali Bongo Ondimba, a adressé à la présidence de l'organisation panafricaine une motion au nom de 28 pays africains réclamant la suspension des activités de la pseudo Rasd au sein de l'UA. Une initiative qui démontre que la décision du Maroc de réintégrer l’UA a été chaleureusement accueillie par plusieurs pays africains qui ont exprimé leur souhait de voir le Royaume retourner au sein de sa famille africaine. Les déclarations des responsables abondent dans ce même sens.

Un retour bienvenu

«Le retour du Maroc au sein de l’UA est une chose tout à fait naturelle et légitime». Selon beaucoup de responsables politiques, le retour du Maroc est nécessaire pour poursuivre la dynamique de développement déjà enclenchée dans le continent. Et comme l'a déclaré l’ambassadeur du Gabon au Maroc, «le retour au sein de l’UA est un coup de pouce aux actions que le Maroc a menées jusqu’à aujourd'hui et lui permettra également de défendre ses intérêts et faire entendre sa voix». Pour officialiser sa demande, le Maroc a soumis sa requête pour accéder à l’acte constitutif de l’UA et ainsi en devenir membre. En septembre dernier, en marge de la tenue de l’Assemblée générale de l’ONU à New York, le conseiller royal Taïb Fassi Fihri a rencontré la présidente de la commission africaine, la Sud-Africaine Nkosazana Dlamini-Zuma, et lui a officiellement remis la demande du Royaume. Après s’être entretenue avec le ministre des Affaires étrangères, Salahedinne Mezouar, Mme Dlamini-Zuma avait annoncé que la demande d’adhésion du Maroc serait diffusée à l’ensemble des membres de l’UA le 4 novembre.

Sauf que celle-ci a failli à son engagement et à son devoir de neutralité. Mme Dlamini-Zuma a «retardé de manière injustifiée la diffusion de la demande aux membres de l’UA», a indiqué le département de M. Mezouar dans un communiqué diffusé fin novembre. La diplomatie marocaine accuse la présidente sortante de la commission africaine «d’avoir improvisé une nouvelle exigence procédurale, inédite et sans fondement ni dans les textes ni dans la pratique de l’Organisation, en vertu de laquelle elle rejetterait arbitrairement les lettres de soutien au Maroc émanant des ministères des Affaires étrangères des États membres de l’UA». Pour taper fort, le ministère des Affaires étrangères a affirmé, dans son communiqué, que «le Maroc dispose, documents à l’appui, du soutien et
de la pleine adhésion d’une grande majorité d’États membres, largement supérieure à celle requise par l’Acte constitutif de l’UA. Ces membres ont, d’ores et déjà communiqué à Mme Zuma des lettres de soutien, formelles et juridiquement valides, à la décision du retour du Maroc à l’Organisation panafricaine dès le prochain Sommet». Techniquement, le retour du Maroc à l'UA doit être validé par une majorité de deux tiers, soit 36 pays africains, sur les 54 que compte l'organisation. La demande d'adhésion du Maroc à l'Union africaine sera examinée à la fin du mois prochain à l’occasion de la tenue du prochain Sommet de l'UA, qui se tiendra les 29 et 30 janvier à Addis Abeba. À suivre en 2017 ! 

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