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Le Maroc passe à la vitesse supérieure

Capitalisant sur une expérience de plus de 40 ans, l’Office national de l’électricité et de l’eau potable accélère le développement d’usines de dessalement de l’eau de mer dans plusieurs régions. L’usine de Souss-Massa est présentée comme le plus grand projet au monde de dessalement de l’eau de mer mutualisé d’irrigation et d’eau potable alimenté par des énergies renouvelables.

Le Maroc passe à la vitesse supérieure
À ce jour, l’ONEE dessert une dizaine de localités en eau potable à partir d'installations de dessalement.

Pour faire face aux besoins croissants en eau potable et au stress hydrique, le Maroc accélère le développement d’usines de dessalement de l’eau de mer. Le pays capitalise sur l’expérience de l’Office national de l’électricité et de l’eau potable (ONEE) qui, depuis les années 1970, a réalisé plusieurs projets de stations de dessalement, essentiellement en vue de répondre aux besoins en eau dans les villes côtières des provinces du Sud. En effet, la première installation de déminéralisation par électrodialyse de l’eau saumâtre a été mise en service en 1976 à Tarfaya, avec une capacité de production de 75 m3 d'eau dessalée par jour. Depuis, plus d'une dizaine de stations de dessalement ont été mises en service, principalement à Laâyoune, Boujdour, Tarfaya, Tan-Tan et Es-Semara. Cela avec parfois des capacités plus importantes, notamment le projet de la ville de Laâyoune réalisé en 1995 avec une capacité de près de 7.000 m3 par jour pour la première tranche qui a été renforcée pour atteindre actuellement environ 26.000 m3/j après la réalisation de deux autres tranches en 2005 et 2010.

Aujourd’hui, l’ONEE dessert une dizaine de localités en eau potable à partir du dessalement d’eau de mer pour une capacité en service de 100.000 m3/jour. D’autres projets sont en cours de développement par l’Office à l’horizon 2020, pour une capacité d’environ 300.000 m3/j, notamment à Lâayoune, Dakhla, Sidi Ifni, Zagora, Tarfaya, Tan Tan, Souss-Massa et Al Hoceïma. L’évolution des technologies a incité à ce développement, car elle a rendu les coûts d’investissements, d’exploitation et de maintenance plus compétitifs.

L’usine de Souss-Massa est présentée comme le plus grand projet au monde de dessalement de l’eau de mer mutualisé d’irrigation et d’eau potable, alimenté par des énergies renouvelables. Censé entrer en service cette année, ce projet a été relancé en juin dernier. De nouvelles conventions pour sa réalisation ont été, en effet, signées le 29 juin à Rabat, entre les porteurs du projet (l’ONEE et le ministère de l’Agriculture), le développeur (le consortium mené par la société espagnole Abengoa) et le financeur, le groupe BMCE Bank of Africa (voir www.lematin.ma). Conformément aux termes du contrat initial, signé en 2014 avec l’ONEE (alors unique porteur du projet), le consortium conduit par Abengoa, qui comprend aussi la filiale du groupe CDG Inframaroc, reste chargé de la conception, du financement, de la construction et de l’exploitation de l’usine de dessalement d’eau de mer, et ce pour une période de 27 ans (au lieu de 20 comme initialement prévu). L’usine sera construite à environ 30 km au sud d’Agadir vers Tiznit. Le coût global s’élève à près 4 milliards de DH, dont 2 milliards rien que pour la composante eau potable.

Les travaux devront durer environ 24 mois pour une mise en service avant fin 2019. Le projet implique la construction d'une usine de dessalement avec une capacité de production totale de 275.000 m3 d'eau dessalée par jour. Il prévoit une capacité au démarrage de 150.000 m3/jour pour la composante eau potable. S’y ajoute une production supplémentaire de 125.000 m3/j d'eau d'irrigation au profit de 13.600 hectares, promue par le ministère de l'Agriculture. Le contrat prévoit également l'extension possible de la capacité globale (eau potable et irrigation) jusqu'à 450.000 m3/jour.

Selon l’ONEE, pour la composante eau potable, le nouveau projet vise la sécurisation de l’alimentation en eau potable au profit d’une population de 2,3 millions d’habitants à l’horizon 2030 dont 20% en milieu rural. Il permettra également de porter le taux d’accès à l’eau potable en milieu rural à 100% au niveau du Grand Agadir et d’accompagner le développement socio-économique de la région ainsi que de préserver les ressources en eaux souterraines. 

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