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Le Maroc poursuit l’actualisation de son arsenal juridique

Malgré les efforts fournis, le Maroc n’arrive toujours pas à éradiquer le fléau du travail des enfants. Le Royaume, qui a célébré hier la Journée mondiale contre le travail des enfants, a adopté plusieurs lois dans ce sens. Toutefois, les textes à eux seuls ne peuvent venir à bout de ce phénomène. Des politiques d’accompagnement au profit d'enfants en situation de travail sont nécessaires pour réussir cette mission.

Le Maroc poursuit l’actualisation de son arsenal juridique

Le travail des enfants au Maroc a connu une régression considérable ces dernières années. Le Royaume, qui a célébré hier la Journée mondiale contre le travail des enfants, poursuit l’actualisation de son arsenal juridique en la matière. Dans ce sens, l’année dernière a été marquée notamment par l’adoption de la loi fixant les conditions d’emploi des travailleurs domestiques. Cette loi avait porté l’âge légal du travail domestique à 18 ans après une phase transitoire qui durera cinq années et durant laquelle l’âge minimal de travail a été fixé à 16 ans. Sujet à un grand débat public, le texte avait fait l’objet de plusieurs critiques, notamment en ce qui concerne l’âge minimal de travail. Entre les 16 ans proposés par le gouvernement dans son texte initial et les 18 ans exigés par la société civile et les défenseurs des droits des enfants, le gouvernement a essayé de trouver un compromis en s’accordant un délai de cinq années avant de répondre favorablement aux revendications des associations.

Toutefois, les lois, à elles seules, ne peuvent pas venir à bout de ce phénomène. Selon les déclarations du chargé des droits de l’enfant au Conseil national des droits de l’Homme (CNDH), Khalid Hanefioui, cité par la MAP, «la loi reste insuffisante pour éradiquer le travail des enfants». Dans ce sens, il a appelé à mettre en place des politiques d’accompagnement au profit d'enfants en situation de travail et un dispositif pour le suivi de l’élaboration de projets dans ce sens. «Ces mesures doivent être renforcées notamment par l’harmonisation de la législation nationale avec le cadre normatif international en matière des droits de l’enfant, avec comme considération primordiale l’intérêt supérieur de l’enfant» a-t-il déclaré. Revenant sur le dispositif juridique, le responsable a souligné que la Constitution marocaine a consacré les droits de l’enfant comme étant des droits constitutionnels, avec une attention particulière à leur protection.

Dans ce sens, M. Hanefioui a rappelé que le Royaume a déployé d’énormes efforts pour harmoniser la législation nationale avec les principes et les dispositions de la Convention n°182 de l’Organisation internationale du travail (OIT) et de ses protocoles. Selon les statistiques au Maroc, une récente enquête du Haut-Commissariat au plan (HCP) avait révélé que quelque 193.000 enfants âgés de 7 à 17 ans étaient concernés par le travail dangereux en 2015, dont 80% en milieu rural (78% de sexe masculin), et touche 75,3% des enfants âgés de 15 à 17 ans. Une enquête nationale sur l’emploi, menée également par le HCP, avait affirmé qu’en 2014 le nombre des enfants travailleurs entre 7 et 15 ans était de 69.000 personnes contre 86.000 en 2013. C’est en milieu rural que ces chiffres sont les plus alarmants. En effet, selon le HCP ils sont plus de 62.000 enfants à travailler dans ces zones contre 7.000 dans le milieu urbain. Pour rappel, la Journée mondiale contre le travail des enfants, célébrée le 12 juin de chaque année, a été placée autour du thème «Dans les conflits et les catastrophes, protégeons les enfants du travail des enfants». Elle a été lancée en 2002 par l’OIT et vise à mettre en avant l’étendue mondiale du travail des enfants, ainsi que les actions et les efforts nécessaires pour éradiquer ce fléau qui concerne plusieurs millions d’enfants de par le monde. 

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