Onur Özçeri, directeur général adjoint des relations politiques entre la Turquie et les pays d’Afrique du Nord, a récemment annoncé que le ministre turc des Affaires étrangères, Mevlut Cavusoglu, envisageait d’effectuer une visite de travail au Maroc. «La date de cette visite reste à fixer par les deux parties. Elle devrait avoir lieu avant la fin de cette année», affirme le haut responsable turc. Lors de son séjour au Maroc, le diplomate turc devra débattre avec les hauts responsables marocains de la prochaine création d'un Conseil partenariat stratégique de haut niveau. Un accord a été signé dans ce sens en juin 2013 à l’occasion de la visite du Président turc, Recep Tayyip Erdogan, au Maroc. À l’époque, M. Erdogan était Premier ministre.
Lors d’une rencontre, mardi dernier à Ankara, avec des représentants de la presse maghrébine, Onur Özçeri, a expliqué que les relations bilatérales entre le Maroc et la Turquie s’appuient sur des orientations communes. Les deux pays ont des points de vue similaires concernant les questions sécuritaires dans le bassin méditerranéen, la question de l’immigration et la situation au Proche-Orient. De même, leurs politiques commerciales sont assez proches, comme en témoigne leur engagement vis-à-vis de l'Organisation mondiale du commerce (OMC). Les deux pays convergent, en effet, vers plusieurs normes et dispositions tout en gardant des spécificités relatives aux politiques de développement sectorielles et régionales qui leur sont propres.
Dans ce cadre, la rencontre vendredi dernier à Istanbul de la délégation des journalistes maghrébins avec des responsables du Conseil turc des relations économiques extérieures (DEIK), était surtout centrée sur la concrétisation de ce projet et sur l’évaluation des relations économiques, l’investissement et le commerce extérieur entre la Turquie et les pays d’Afrique du Nord. Pour Fuat Tosyali, vice-président du DEIK, les relations entre le Maroc et la Turquie ont toujours été excellentes et prometteuses, néanmoins les échanges commerciaux entre le Maroc et la Turquie restent en deçà du potentiel et des opportunités offertes de part et d'autre. Les échanges commerciaux entre la Turquie et le Maroc s'élèvent actuellement à environ 2,4 milliards de dollars, chiffre qui reste largement en deçà des potentialités énormes des deux pays. «Le Maroc a toujours appelé les investisseurs turcs à investir davantage au Maroc dans des secteurs où les entreprises turques disposent d'un savoir-faire et d'un avantage comparatif avérés, tels le bâtiment, les infrastructures, le textile et le tourisme», ont insisté les responsables du DEIK.
Les intervenants ont également rappelé que les deux pays sont liés, depuis 2006, par un accord de libre-échange qui a permis d’intensifier la coopération commerciale bilatérale. Pour les milieux d’affaires marocains, une révision de cet accord s’avère aujourd’hui nécessaire puisque la balance penche en faveur des Turcs. Ces derniers exportent et construisent, mais investissent peu.
Malgré ces remarques, le DEIK considère le Maroc comme étant le quatrième grand partenaire commercial de la Turquie en Afrique. Un continent avec lequel le Royaume entretient des relations à la fois historiques, géographiques et stratégiques.
Selon les responsables du Conseil turc des relations économiques extérieures, le Maroc dispose d'une position géographique stratégique qui lui permet de jouer le rôle de tremplin vers les pays africains où le Royaume dispose d’une longue et riche expérience, qui sera certainement bénéfique pour les Turcs dans le cadre d'une coopération triangulaire.