Près 1,5 million de tonnes de déchets sont rejetés par le secteur industriel par an, dont 256.000 tonnes qualifiées de «dangereuses». Cependant, le secteur informel se taille près de 90% de l’activité de collecte et de traitement. Selon la MAP, ce manque d’intérêt de la part du secteur organisé est l’origine de l'échec de nombre d’initiatives prises par le secteur privé, telles que la Bourse des déchets, un projet pionnier initié par la Commission développement durable de la Confédération générale des entreprises du Maroc (CGEM) et mis en place par le Centre marocain de production propre, sous forme d’une plateforme de vente en ligne de déchets, des ressources réutilisables entre industriels et repreneurs intéressés, qui est resté à l’état embryonnaire.
Un deuxième bémol se rapporte à la prédominance du secteur informel qui se taille près de 90% de l’activité de collecte et de traitement des rejets industriels. En effet, sur les 256.000 tonnes de déchets dangereux produits chaque année au Maroc, seules 21.000 tonnes sont aujourd’hui prises en charge dans le circuit formel, soit moins de 10% du volume global. Autant dire que la création d’une synergie publique-privée autour de la gestion et la valorisation des déchets industriels demeure insuffisante pour atteindre les objectifs escomptés. Il faudrait cibler le secteur informel qui est la cheville ouvrière de ce processus, ces milliers de ménages qui font de la collecte, du traitement, du recyclage et de la revente des déchets leur gagne-pain.