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Les banques participatives prendront-elles des risques sans Takaful ?

Les banques participatives peuvent désormais ouvrir des comptes à vue. En revanche, pour les financements, seule la Mourabaha immobilière est aujourd'hui permise. La question est de savoir si ces banques prendront le risque sans produits d’assurance Takaful. Le marché renvoie deux sons de cloche.

Les banques participatives prendront-elles des risques sans Takaful ?
Après la convention de comptes et la Mourabaha immobilière, la Banque centrale et la profession planchent sur la Ijara et les placements d’investissements.

Les banques participatives auraient-elles mis la charrette avant les bœufs ? Alors que l'écosystème de la finance participative n'est toujours pas achevé, elles ont annoncé le démarrage effectif de leur activité, dès réception de la convention type de comptes à vue et du modèle des contrats Mourabaha. (www.lematin.ma). Ces deux documents ont été approuvés par le Comité charia pour la finance participative (CSFP) du Conseil supérieur des oulémas (CSO) et transmis par Bank-Al Maghrib aux banques via leur Groupement professionnel. Seulement, ces contrats-type «ne permettront aux banques participatives que d’activer les opérations de base, soit l’ouverture de comptes à vue, les opérations de dépôts et de retraits, essentiellement», estime une source proche du dossier ayant requis l'anonymat.
«Les banques participatives ne peuvent rien vendre. Le seul produit qu’elles peuvent proposer à leurs clients est la Mourabaha ; qui prendra donc le risque de financer l’immobilier sans produits d’assurance ? Le Takaful n’existant pas encore sur le marché», s'interroge notre source. Adnane El Gueddari, directeur général d’Umnia Bank (l’un des premiers établissements à avoir annoncé, pour le 26 juillet, leur démarrage effectif aux côtés de Bank Assafa), n'est pas de cet avis.

«Le démarrage de notre banque est désormais effectif avec ces premiers documents. Outre les produits et services relatifs à la gestion de comptes, nous pouvons également proposer des financements immobiliers sans des produits d’assurance», rétorque-t-il. «Oui, nous pouvons prendre le risque temporaire de financer l’immobilier, en attendant le Takaful. Il y a plusieurs pistes, par exemple avoir l’engagement du client de souscrire à une assurance Takaful dès que celle-ci sera mise sur le marché», soutient El Gueddari.

La profession attend, en tout cas, la position de Bank Al-Maghrib sur cette période transitoire. «Y aura-t-il une solution alternative entre-temps ?», se demande El Gueddari. En attendant, la Banque centrale et la profession planchent sur les modèles de contrat Ijara (crédit-bail conforme à la Charia) ainsi que ceux relatifs au placement des dépôts d’investissements.

«Pour que l’offre de la finance participative soit complète, il faut que tout l’écosystème soit mis en place. Le Takaful est l’une des composantes essentielles de cet écosystème», insiste une source des milieux des assurances.
Si la loi a été publiée au Bulletin officiel en septembre 2016, soit en décalage de plus de deux ans par rapport à la loi bancaire incluant les banques participatives, les circulaires et arrêtés d'applications du Takaful ne sont pas encore finalisés. Or, c’est sur la base de ces textes que les opérateurs intéressés effectueront leur demande d’agrément. Ils auront plus de visibilité sur le modèle économique à construire et les moyens financiers et humains à engager. Ces textes font aujourd'hui l’objet de discussions avec les parties prenantes, dont le Conseil supérieur des Oulémas, pour approbation finale et entrée en vigueur. 

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