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Les clés du succès de l’intrapreneuriat

L’intrapreneuriat est une démarche qui permet, entre autres, de créer un climat de confiance propice à la réflexion et à la créativité. Concrètement, l’approche consiste à motiver les salariés et les encourager à prendre des initiatives et à proposer des idées innovantes en gérant des projets en interne. Les clés du succès et les limites de cette démarche avec Hanane Oubidar, coach professionnelle, experte en ressources humaines et DG du cabinet Seiton Consulting.

Les clés du succès de l’intrapreneuriat
Pour motiver et fidéliser les collaborateurs, il devient nécessaire de leur offrir une opportunité d’épanouissement et de réalisation de soi dans l’entreprise.

Éco-Conseil : L’intrapreneuriat est une démarche qui permet de motiver et fidéliser les collaborateurs. Pourriez-vous nous en dire plus ?
Hanane Oubidar : L’intrapreneuriat est un concept qui est apparu dans les années 1970 aux États-Unis et qui a été développé ensuite en Suède, pour arriver chez nous vers 2010 au niveau des multinationales et des grandes entreprises. Il faut comprendre que «l’intrapreneuriat est un processus qui se produit à l’intérieur d’une firme existante, indépendamment de sa taille, et qui ne mène pas seulement à de nouvelles entreprises, mais aussi à d’autres activités et orientations innovatrices». C’est un processus qui permet aux salariés de l’entreprise de développer leur créativité sans être obligés de prendre le risque de créer une nouvelle entreprise et de quitter leurs emplois. L’exemple phare de l’intrapreneuriat reste celui du fameux post-it qui a été créé par un collaborateur de la firme 3M, par accident dans un premier temps, ensuite, grâce à la confiance des directeurs, au temps libéré sur ses heures de travail et au budget accordé : il a créé le post-it qui a connu un succès mondial ! Outre la société 3M qui a réussi à développer plusieurs autres produits grâce au principe de l’intrapreneuriat, plusieurs grandes entreprises utilisent aujourd’hui ce concept, en mettant en place par exemple des concours d’innovation et de créativité, qui récompensent les collaborateurs et mettent en valeur leurs compétences au sein de l’entreprise. Aujourd’hui, pour motiver et fidéliser les collaborateurs, il devient nécessaire de leur offrir une opportunité d’épanouissement et de réalisation de soi dans l’entreprise et l’intrapreneuriat permet
de répondre à ce besoin.

Comment les intrepreneuriaux contribuent-ils à la performance de l’entreprise ?
Pour faire face aux nouveaux défis et à la concurrence accrue, les entreprises ont besoin de créer et d’innover sans cesse, si on prend en compte le coût élevé de la démarche «recherche et développement», la meilleure solution reste d’utiliser les idées des collaborateurs en interne, ces derniers ont seulement besoin d’un renouveau de confiance de la part de leur patron pour s’épanouir et innover dans l’intérêt de la structure qui les emploie. Adopter cette démarche permet aux entreprises de générer un climat de confiance qui encourage les jeunes intrapreneurs à créer et ainsi à évoluer dans leur carrière et à faire évoluer l’entreprise. L’impact de cette démarche sur la motivation de l’ensemble des collaborateurs de l’entreprise n’est pas minime, par la mise en place d’une démarche claire et profitable pour tous, il a été constaté que le climat et l’ambiance au travail évoluent, ce qui favorise le rendement de l’ensemble des collaborateurs et impacte ainsi positivement le résultat de l’entreprise. L’intrapreneur prend une place importante dans le puzzle de l’entreprise : outre la participation à la création des nouveaux produits et services, il apporte du renouveau dans l’écriture et la mise en place de la stratégie à court et moyen terme, il participe à l’application des nouvelles procédures et démarches de travail et les facilite, il contribue à l’optimisation du temps de travail et collabore ainsi à l’amélioration du rendement et du résultat de l’entreprise.

Quelles sont les clés du succès de cette démarche ?
L’adhésion du comité de direction est la première garantie de la réussite de cette démarche. Comprendre que l’échec est inévitable pour réussir, c’est la deuxième clé du succès. Soutenir les collaborateurs en cas d’échec et permettre aux équipes de rebondir et de se dépasser sont les conditions sine qua non de la mise en place de ce projet. Ensuite, il est primordial d’avoir un processus clair au niveau de la politique RH pour permettre à l’intrapreneuriat de donner ses fruits. La première étape consiste à intégrer l’innovation comme principe-cadre de l’entreprise, notamment au niveau de la charte des valeurs. Ensuite, s’appuyer sur une politique Com’ RH pour communiquer en interne et en externe sur les réussites et ainsi valoriser le travail de créativité et d’innovation. L’impact de la communication est très puissant : sur la motivation des équipes déjà en poste, sur la notoriété de l’entreprise et aussi pour attirer les meilleurs profils pour les postes à pourvoir dans le futur.

Existe-t-il des limites à cette démarche ?
L’avantage de cette démarche est qu’elle peut s’appliquer à tous les secteurs d’activité et quelle que soit la taille de l’entreprise. Cela dit, comme chaque méthode, l’adhésion de l’ensemble des parties prenantes dans ce processus est nécessaire, et surtout le middle management. Le temps octroyé aux jeunes intrapreneurs peut être considéré comme du temps pris sur la réalisation du travail pour lequel le collaborateur est payé, ce qui risque de créer une ambiance négative et réduire ainsi l’impact positif qui peut être attendu de la mise en place de l’intrapreneuriat. Sinon, le seul risque qui attend l’entreprise : c’est celui de réussir ! 

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