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Les disparités régionales s'aggravent avec le nouveau découpage

Les disparités régionales en termes de croissance économique et de dépenses des ménages s’accentuent, selon les comptes régionaux 2015, fraichement publiés par le Haut-Commissariat au Plan. Celui-ci fait encore état d’une forte concentration dans la création de la richesse au niveau de Casablanca-Settat et de Rabat-Salé-Kénitra qui contribuent, à elles seules, pour 48,2% au PIB national de 2015. Ces deux régions participent également à hauteur de 40,2% dans les dépenses de consommation finale des ménages.

Les disparités régionales s'aggravent avec le nouveau découpage

Les écarts entre les régions, qui existaient déjà dans l'ancien découpage, se confirment, voire s’accentuent dans la nouvelle configuration territoriale. La répartition du PIB montre, en effet, une plus forte concentration dans la création de la richesse, selon les comptes régionaux 2015 (l’année où le Maroc a adopté le découpage du territoire en 12 régions) élaborés par le Haut-Commissariat au Plan. Sans surprise, Casablanca-Settat a créé près d’un tiers de la richesse nationale (32,2% du PIB en valeur), suivie par Rabat-Salé-Kénitra (16%). Ces deux régions ont ainsi généré près de la moitié du PIB national (48,2%). Cinq autres régions ont représenté 40,4% du PIB : Tanger-Tétouan-Al Hoceima (10,1%), Fès-Meknès (9%), Marrakech-Safi (8,9%), Souss-Massa (6,5%) et Béni Mellal-Khénifra (5,8%).

Les 11,3% restants se répartissent entre l’Oriental (4,8%), Drâa-Tafilalet (2,6%) et la contribution des trois régions du Sud (3,9%). «Dans ces conditions, les disparités du PIB entre les régions se sont accentuées. L’écart absolu moyen -la moyenne des écarts absolus entre le PIB des différentes régions et le PIB régional moyen- est passé de 53,1 milliards de DH en 2014 à 56,9 milliards en 2015», souligne le HCP. Ce dernier rappelle que l’économie nationale a enregistré, en 2015, un PIB de 967,5 milliards de DH en volume et de 988,02 milliards de DH aux prix courants, soit une croissance économique de 4,5% et une augmentation en valeur de 6,8% par rapport à 2014. En termes de contribution régionale à la croissance économique, le HCP fait également état de disparités. Et là aussi, la région de Casablanca-Settat se distingue avec une contribution de 2,2 points, soit près de la moitié de la croissance nationale (48,1%). Elle devance Tanger-Tétouan-Al Hoceima (0,8 point) et Rabat-Salé-Kénitra (0,4 point). Ensemble, ces deux régions participent pour 25% à la croissance du PIB en volume. Les neuf régions restantes représentent près d’un quart (26,9%) dans cette croissance.

En outre, les comptes régionaux de 2015 font ressortir aussi des inégalités dans les taux de croissance du PIB en volume entre les régions. Et ce sont cette fois-ci deux régions du Sud qui se distinguent avec une croissance à deux chiffres largement supérieure à la moyenne nationale (4,5%). Il s’agit de Dakhla-Oued-Ed Dahab (16,5%) et Laâyoune-Saguia Al Hamra (10,2%). Deux autres régions ont enregistré également des taux supérieurs à la moyenne nationale : Tanger-Tétouan-Al Hoceima (7,9%) et Casablanca-Settat (7%). Pour ce qui est du PIB régional par habitant, le gap se creuse également. L’écart absolu moyen est passé de 9.582 DH en 2014 à 11.019 DH un an après. Globalement, le PIB par habitant s’élève à 28.953 DH en 2015 au niveau national. Cinq régions ont mieux fait que cette moyenne nationale, à leur tête Dakhla-Oued-Ed Dahab (74.254 DH). Celle-ci devance Casablanca-Settat (45.846 DH), Laayoune-Saguia al Hamra (40.154 DH), Rabat-Salé-Kénitra (34.271 DH) et Guelmim-Oued Noun (30.102 DH). «Dans les autres régions, le PIB par habitant s’est situé entre 15.494 DH, enregistré dans la région de Drâa-Tafilalet et 27.669 DH à Tanger-Tétouan-Al Hoceima», précise le HCP.

S’agissant des dépenses de consommation finale des ménages (DCFM) au niveau national, Casablanca-Settat (25,7%) et Rabat-Salé-Kénitra (14,5%) y ont participé pour 40,2%. Suivent Tanger-Tétouan-Al Hoceima (11,7%), Fès-Meknès (11,3%), Marrakech-Safi (11,1%) et Souss-Massa (7,1%). Le reste des régions ont contribué pour 18,6% aux DCFM, avec des apports compris entre 0,7% pour la région de Dakhla-Oued-Ed Dahab et 6,8% pour la région de l’Oriental.
«Dans ces conditions, les disparités des dépenses de consommation se sont accentuées. L’écart absolu moyen entre la DCFM des différentes régions et la DCFM régionale moyenne a atteint 30,6 milliards de DH en 2015 au lieu de 29,8 milliards de DH en 2014», est-il expliqué.

Enfin, rapportées à la population nationale, les dépenses de consommation finale des ménages affichent des niveaux supérieurs à la moyenne nationale (16.494 DH en 2015) dans 6 régions: Dakhla-Oued ed Dahab (25.469 DH), Casablanca-Settat (20.838 DH), Tanger-Tétouan-Al Hoceïma (18.384 DH), Laâyoune-Saguia al Hamra (18.170 DH), Rabat-Salé-Kénitra (17.660 DH), l’Oriental (16.514 DH). Là aussi, «la dispersion des dépenses de consommation finale des ménages par tête a connu une augmentation. L’écart absolu moyen est passé de 2.530 DH en 2014 à 2.905 DH en 2015», conclut le HCP. 

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