Après une saison chaotique, minée par une crise financière aigüe, une gestion contestée par la majeure partie du public rajaoui et, plus récemment, une saison estivale au rythme des sit-in et de la grogne des supporters, il ne fallait pas s’attendre à ce que les effets de la crise s’estompent lors de la reprise des entraînements du Raja de Casablanca. En effet, le spectre du boycott plane de nouveau au-dessus de la forteresse verte d’Al Oasis, puisque les joueurs ont refusé de prendre part à la première séance d’entraînement depuis le vendredi 26 mai, date du dernier match du club en Botola D1 face au Difaâ Hassani d’El Jadida (4-1). En plus de faire face aux critiques acerbes des supporters et aux démarches hostiles des adhérents qui comptent l’évincer, le président Saïd Hasbane devra aussi gérer la colère des joueurs qui n’ont toujours pas perçu plusieurs salaires et primes datant de la saison écoulée. Il faut dire que le départ de l’entraîneur M’hamed Fakhir y est pour quelque chose, bien que Hasbane ait déclaré que le coach limogé «avait tout fait au Raja sauf son métier de coach».
Le «général» était le principal interlocuteur entre les joueurs et le président et le seul à pouvoir calmer leurs ardeurs lorsqu'ils observaient des grèves la saison dernière. On pourrait même voir dans le boycott de lundi une forme de solidarité exprimée avec l’entraîneur le plus titré du Maroc.
En tout cas, ils n’étaient pas plus d'une demi-douzaine de joueurs à se présenter, lundi, au complexe Al Oasis, dont plus de la moitié sont des éléments de l’équipe Espoirs. Le nouveau coach du Raja, Juan Carlos Garrido, qui a débarqué à Casablanca dimanche après-midi, a attendu quelques instants lundi avant de quitter les locaux du club. La veille, dans une déclaration à la Web TV officielle du Raja, Garrido avait, pour la première fois, commenté son arrivée au club : «Je suis très content d’avoir rejoint un club du rang du Raja, qui compte d’excellents joueurs. Je sais que le club a une identité de jeu que l’on doit préserver et développer, de façon à être compétitif sur le plan national et continental. J’ai déjà analysé l’effectif du club et je suis ravi de pouvoir travailler avec des joueurs de qualité…» Le nouveau maître à jouer du Raja a pu découvrir, lundi en matinée, l’autre revers de la médaille.