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Les journalistes critiquent les lacunes du Code de la presse

Différents événements et rencontres ont été organisés à l’occasion de la Journée nationale de l’information qui a eu lieu hier. Le Syndicat national de la presse marocaine a saisi cette occasion pour organiser, mardi, une formation au profit des journalistes à Casablanca sur les nouveautés du Code de la presse. Un événement qui a été suivi par la présentation, le jour même à Rabat, du rapport annuel sur la liberté de la presse au Maroc.

Les journalistes critiquent les lacunes  du Code de la presse
Lors de la journée de formation, le SNPM a évoqué l’avancement des discussions pour l’adoption de la procédure devant permettre l’installation du Conseil national de la presse.

La Journée nationale de l’information et de la communication a été célébrée hier, comme chaque 15 novembre. Mais cette célébration présentait un tableau très contrasté qui supporte différentes lectures et fait ressortir les multiples positions des acteurs qui comptent dans le paysage médiatique. Le ministre de la Communication, Mohamed Laaraj, évoquait, lors de la présentation de son budget sectoriel devant les parlementaires, la volonté du gouvernement de permettre aux médias d’occuper la position voulue par S.M. le Roi, qui n’a eu de cesse de rappeler son aspiration de voir des médias libres et professionnels. Il a aussi présenté comme une avancée considérable l’adoption, l’année dernière, du nouveau Code de la presse (publié au Bulletin officiel du 15 août 2016). Selon lui ce nouveau Code représente une avancée en matière de consécration des libertés au Maroc, grâce à ses dispositions en phase avec celles de la Constitution en la matière. Rappelons que le Code comporte trois textes : loi 88.13 relative à la presse et à l’édition, loi 89.13 relative au statut des journalistes professionnels et loi 90.13 portant création du Conseil national de la presse.

Or le Syndicat national de la presse marocaine (SNPM) émet beaucoup de réserves à propos de ce texte. Ce que les dirigeants de la corporation des journalistes ont signifié, mardi, lors d’une journée de formation au profit des membres de son Conseil national et des journalistes de la section locale de Casablanca. En effet, Abdellah Bekkali, président du SNPM, a rappelé les différentes étapes par lesquelles est passée la législation encadrant le secteur de la presse. Il a ainsi souligné l’évolution qu’a connue le secteur à travers les réformes du Code en 1959, 1973, 1995 et 2002.

Et ce avant d’expliquer les acquis contenus dans l’actuel Code avec ses trois composantes, mais qui ne prend pas pour autant en compte les propositions pour lesquelles le syndicat milite depuis des années. Il a relevé à ce sujet le fait que, sur le plan de la forme, la loi relative à la presse et à l’édition a été purgée des peines privatives de liberté, mais que, malheureusement, elle fait des renvois au Code pénal et au à la loi sur le terrorisme. Ce qui fait que finalement, le secteur de la presse n’est pas totalement épargné par les sanctions privatives de la liberté. De même, il reproche au texte de laisser à l'appréciation des magistrats la détermination de l’ampleur des dommages et intérêts à verser par les journalistes incriminés dans les cas de délits de presse. Le syndicat propose, dans ce sens, qu’un barème soit mis à la disposition des juridictions. L'autre critique formulée reproche la confusion faite dans le texte entre la presse écrite et la presse électronique. Le syndicat considère qu’il aurait été plus judicieux, au moins, de leur consacrer des chapitres distincts, cela est d'autant plus justifié que la presse électronique à ses propres spécificités.
Lors de cette journée de formation, le SNPM a également évoqué l’avancement des discussions pour l’adoption de la procédure devant permettre l’installation du Conseil national de la presse (CNP). Selon Younes Moujahid, secrétaire général du syndicat, la corporation pèse de tout son poids pour que ce «gendarme» puisse être composé de personnalités qui aient le statut de «sages». Pour cela, le syndicat dit avoir installé une commission composée de personnalités reconnues – il s’agit entre autres Alami Machichi et Jamal Eddine Naji – pour examiner les dossiers des candidats pour siéger au CNP. «C’est un Conseil qui est stratégique pour la profession. Il doit donc être composé de personnalités qui aient une certaine stature. C’est pour cela que nous sommes ouverts même à des personnalités en dehors du syndicat», a expliqué Younes Moujahid.

Les deux responsables du syndicat considèrent que les choses vont dans le bon sens et que ce Conseil pourrait voir le jour dans un à deux mois, tout en insistant que le plus important, c’est que ce Conseil qui soit fort par sa composition.
Une autre sortie remarquée du syndicat à l’occasion de la Journée nationale de l’information et de la communication a eu lieu lors de la conférence de présentation à Rabat du rapport annuel sur la liberté de la presse au Maroc qu’elle prépare annuellement et qui a brossé un tableau plutôt pessimiste. Le rapport a passé en revue la situation difficile du travail des journalistes à la MAP, la SNRT (Société nationale de radiodiffusion et de télévision) et dans le secteur de la presse en général. Le document, d’une cinquantaine de pages, présente chronologiquement – du 2 mai 2016 au 2 mai 2017 – tous les faits et événements qui ont touché ou affecté les journalistes ou le secteur de la presse. De même, il a fait un zoom sur les conditions de travail des médias dans les différentes régions ainsi qu’au sein des radios privées. La morosité de ce tableau décrivant la situation de l’exercice de la presse a été accentuée par le sit-in organisé à l’occasion de cette Journée par le «Syndicat des journalistes marocains», affilié à l’Union marocaine du travail.                                  

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