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Les MEDays se préparent au sommet Afrique-Europe

Les travaux du Forum international MEDays ont démarré mercredi à Tanger. Le premier débat a réuni notamment d’anciens chefs d’État, d’anciens premiers ministres africains et européens et des responsables de think tanks marocains. Ils ont discuté des éléments à prendre en compte par l’Afrique et l’Europe lors du prochain sommet qui va les réunir d’ici la fin du mois de novembre.

Les MEDays se préparent au sommet Afrique-Europe
Selon les participants, ce partenariat entre les deux continents doit être axé sur des éléments qui concernent les deux parties.

Se poursuivant jusqu’à samedi, les travaux de la dixième édition du Forum international MEDays, tenue sous le Haut Patronage de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, ont démarré hier à Tanger. Quelques heures avant la cérémonie officielle de lancement du Forum, les organisateurs ont organisé des workshops autour d’un sujet très important. Il s’agit du partenariat Afrique-Union européenne. «Saisissant l’occasion de la participation au Forum de son excellence Alpha Condé, Président de la République de Guinée et Président en exercice de l’Union africaine, nous avons voulu débattre du sujet pour pouvoir élaborer des recommandations à lui remettre. Car les 28 et 29 novembre, aura lieu le sommet réunissant les deux continents», a souligné Brahim Fassi Fihri, fondateur et président de l'Institut Amadeus qui organise le Forum MEDays. Des recommandations qui ne manqueront pas d'être très intéressantes, selon lui, en raison de la qualité des participants qui ont été invités à prendre part à cet atelier.

En effet, les participants comptent tous parmi les personnalités et les penseurs les plus influents. Il s’agit, parmi les personnalités africaines, de l’ancien président du Mali, Dioncounda Traoré, Martin Ziguelé, ancien premier ministre de la République centrafricaine, Mahmoud Jibril, ancien Premier ministre de Libye et Mankeur Ndiaye, ancien ministre des Affaires étrangères du Sénégal. Il s'agit aussi de Laurent Lamothe, ancien premier ministre de Haïti, pays qui demande à intégrer l’Union africaine. Paticipent aussi aux discussions des intervenants venant d'Europe, comme Bertie Ahern, ancien premier ministre d’Irlande, Dacian Ciolos, ancien premier ministre de Roumanie, Cyril Svoboda, ancien vice-premier ministre de la République tchèque, Lawrence Gonzi, ancien premier ministre de Malte, et Bogdan Klich, rapporteur du Parlement européen. Du côté marocain, en plus du président de l’Insitut Amadeus, figurent notamment Mohamed Mouline, directeur général de l’Institut royal des études stratégiques (IRES), Jawad Kerdoudi, président de l’Institut marocain des relations internationales (IMRI), et Mohamed Methqal, directeur de l’Agence marocaine de la coopération internationale.

Ces discussions, visant à préparer des idées et des recommandations à soumettre à la présidence de l’Union africaine, sont allées dans plusieurs directions. Mais quelques idées principales sont souvent revenues dans la bouche des participants. En effet, ils ont appelé à ce que le dialogue entre l’Afrique et l’Union européenne prenne la forme d’un «partenariat rénové» et «d’arrêter de tourner en rond». Un «partenariat qui prend en compte les attentes africaines et les craintes européennes». Ils ont recommandé que le cinquième sommet UA-UE permette d’entamer un dialogue honnête qui soit emprunt de franchise, laissant de côté la langue de bois. Dans ce contexte, ils ont appelé à cerner ce qu’attend l’Afrique de l’Europe et vice versa. Ainsi, la question soulevée est celle de savoir «de quelle Europe on parle et qu’est ce qu’attend l’Afrique de l’Europe ?» Dans ce cadre, ils ont appelé à ce que ce partenariat soit fondé sur une vision pragmatique dans le cadre d’un partenariat gagnant-gagnant. Selon les participants, ce partenariat entre les deux continents doit être axé sur des éléments qui concernent les deux parties. Ils ont cité, dans ce sens, la problématique de la sécurité. Ils ont également insisté sur l’importance de l’éducation, notamment en Afrique, ce qui est susceptible de faciliter énormément les relations entre les deux «alliés». En relation avec l’éducation, ils ont mis l’accent sur l’importance des stratégies qui prennent en considération les jeunes, en réfléchissant à la situation démographique qui fait que l’Afrique a une moyenne d’âge de 21 ans et l’Europe de 48 ans. L'autre appel lancé est relatif à l’importance du transfert de technologie et de savoir-faire.

La forme de la colocalisation a été l’une des pistes proposées dans ce sens. Ainsi, ils ont estimé que tant que l’Afrique ne s’oriente pas vers l’industrialisation, son développement ne pourra jamais décoller. C’est dans cette optique qu’il a été recommandé d'agir pour un véritable partenariat win-win, «loin de l’approche de partenariat qu'illustre la relation entre le cheval et le cavalier qui a prévalu jusqu’à maintenant». Le sujet de l’immigration a été aussi mis en avant, étant donné que c'est une question liée à la création de l'emploi, à l’éducation et à l’industrialisation de l’Afrique. Par ailleurs, des intervenants ont aussi appelé à prendre l’exemple du Maroc et de son expérience en Afrique dans le cadre de la réflexion sur l’élaboration de ce partenariat de l’Afrique avec l’UE. 
 

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