Ton alarmant chez la Fédération nationale des minotiers (FNM). Son président, Chakib Alj, crie à la crise. Motif : lenteur de la libéralisation. «Le système de subvention actuel a montré ses limites. Il a induit des situations de rentes dont les conséquences ont été néfastes pour le secteur», assure-t-il. Chakib Alj déplore ainsi la fermeture de plusieurs unités et un désengagement des banquiers. Le processus de décompensation progressif du secteur, se traduisant par la réduction du contingent des farines subventionnées, avance très lentement, puisqu’en 30 ans, celui-ci est passé de 10 à 6,5 millions de quintaux, selon la FNM.
«À l’image d’autres produits tout aussi stratégiques et sensibles, la décompensation de la farine de blé doit s’accélérer et la subvention être redéployée des circuits de la collecte et de la transformation vers l’agriculteur national et le consommateur», souligne la Fédération. Celle-ci appelle les autorités à une accélération du processus de libéralisation. Des rencontres devraient, en effet, avoir lieu incessamment avec les pouvoirs publics, notamment le département de l’Agriculture afin d’exposer cette situation de crise et réitérer les doléances des opérateurs. Chakib Alj détaille la situation de la filière dans un entretien avec «Le Matin-Éco», à publier le jeudi 21 septembre.