La réunion des principaux groupes palestiniens, prévue sur trois jours, se déroule depuis mardi au siège des services de renseignements égyptiens, qui chapeautent les pourparlers. Après dix ans de dissensions, les anciens frères ennemis palestiniens se sont accordés le 12 octobre pour que le Hamas transfère à l'Autorité, d'ici au 1er décembre, les pouvoirs dans la Bande de Gaza qu'il dirige. La passation de pouvoirs verrait le Hamas céder la place à une entité reconnue internationalement et censée préfigurer un État palestinien indépendant. Deux millions de Gazaouis affligés par les guerres, la pauvreté et l'enfermement espèrent une amélioration de leur sort et un desserrement des blocus israélien et égyptien. L'ONU veut croire qu'en remettant les clés de Gaza à l'Autorité, les Palestiniens favoriseraient la réapparition d'une perspective de règlement dans l'un des plus vieux conflits de la planète. «On n'a pas le droit de laisser ce processus échouer.
Si tel est le cas, cela aura très probablement pour résultat un autre conflit dévastateur», a prévenu l'envoyé spécial de l'ONU dans la région, Nickolay Mladenov. Les délégations du Hamas, du Fatah et de 11 autres groupes doivent durant ces trois jours de pourparlers démentir les sceptiques, échaudés par les échecs antérieurs. Le transfert de responsabilités a commencé lentement à un niveau institutionnel. Le Hamas a accompli un geste remarqué en rétrocédant à l'Autorité le contrôle, côté palestinien, des postes-frontières avec Israël et l'Égypte. Pour la première fois depuis 2007, le passage de Rafah vers l’Égypte, fermé quasiment en permanence, s'est ouvert samedi sous le contrôle de l'Autorité. Cependant, sur le terrain, les Gazaouis, après avoir célébré dans la rue l'accord du 12 octobre, attendent toujours des progrès tangibles. L'intégration, dans la nouvelle administration, de dizaines de milliers de fonctionnaires recrutés par le Hamas demeure une autre épine considérable. La formation d'un nouveau gouvernement d'union et même la tenue d'élections, qui seraient les premières communes à la Cisjordanie et Gaza depuis 2006, sont annoncées à l'agenda du Caire.