Contrebande, contrefaçon, ventes de pièces usagées défaillantes, sous-facturation en douane, non-déclaration fiscale… le secteur de l’après-vente automobile est miné par plusieurs problèmes.
Estimé selon la profession à plus de 15 milliards de DH de chiffre d’affaires et générant plus de 300.000 emplois directs (plus de 100.000 au niveau de la Distribution et plus de 200.000 au niveau de l’entretien et la réparation), ce secteur souffre énormément de l’informel, avaient indiqué des professionnels à l’occasion de la table ronde, organisé récemment (www.lematin.ma) par le Groupement interprofessionnel de l’automobile au Maroc (Gipam).
«Nous nous retrouvons dans un marché inondé par des pratiques déloyales qui risquent de freiner le développement harmonieux du secteur», a souligné Mohamed Ouzif, secrétaire général du Gipam.
En effet, selon les professionnels, le secteur de la pièce de rechange, qu’il s’agisse de distribution ou de réparation, reste globalement peu structuré. Partagé entre les réseaux de constructeurs, les distributeurs, les ambulants, les grossistes, les détaillants et la ferraille, les rapports prix/qualité varient d’un prestataire à l’autre. Aussi, les acteurs du secteur, de la réparation plus précisément, ne sont pas tous égaux au niveau des effectifs, des équipements de leurs ateliers et la conformité de leurs pièces aux normes et spécifications requises en matière de sécurité et de qualité.
L’informel, le fléau
L’informel représente le véritable fléau du secteur de l’après-vente au Maroc. C’est un danger qui regroupe une multitude de phénomènes aussi préoccupants les uns que les autres et faisant pourtant partie intégrante de la filière de la distribution de la pièce de rechange. Il s’agit de la contrebande, la sous-facturation en douane, la contrefaçon, les pièces usagées, les non-déclarations fiscales…
Selon les professionnels, ces pratiques génèrent une concurrence déloyale, qui est à l’origine des prix bas au détriment de la rentabilité des entreprises du secteur formel, des recettes étatiques, de l’insécurité des automobilistes et de la pollution de l’environnement. «La ferraille constitue le lieu indiqué où toutes ces pratiques se chevauchent à des degrés différents. Les acteurs en tirent un grand profit vu l’importance des chiffres d’affaires qu’ils réalisent», expliquent les responsables du Gipam.
De son côté, la contrefaçon mine le secteur en touchant la quasi-totalité des pièces de rechange, d'autant plus qu’elle ne nécessite pas de gros développements techniques ou électroniques. «Ce sont, en somme, des plaquettes de frein, des joints de culasse ou autres courroies. C’est pour cette raison que les produits les plus touchés sont les produits de consommation courante», explique le Gipam qui indique que les écarts de prix constatés entre les produits de contrefaçon et ceux des grandes marques sont extrêmement importants (moins 40% pour un filtre diesel, moins 50% pour une bougie ou un balai d’essuie-glace, moins 60% pour un joint de culasse).